Fantasia, jour 7 : Ironclad

Ce n’est évidemment pas Fantasia sans que quelques membres soient sectionnés et que de l’hémoglobine ait été répandue… à l’écran bien entendu. Au milieu d’une sélection de films plus réfléchis, expérimentaux ou atmosphériques, le public de Fantasia sait qu’il sera toujours bien servi grâce à de longs-métrages particulièrement sanglants et violents. Parce que de toute manière, qui peut vraiment se vanter de ne pas aimer voir des gens qui se tapoche dessus?

Ironclad du réalisateur britannique Jonathan English saura satisfaire les amateurs d’effusion de sang en quête d’un bon film médiéval où l’honneur, l’épée et la foi sont tout ce dont un homme a véritablement besoin dans la vie.

L’histoire est simple. À la suite d’une rébellion qui réduisit le pouvoir de la monarchie sur son royaume, le cruel roi John, interprété par l’acteur Paul Giamatti, engage une armée composée de mercenaires danois afin de reprendre le contrôle de l’Angleterre et de rétablir le pouvoir absolut de son trône. Il est opposé par un petit groupe d’hommes qui s’est saisi une fortification stratégique et essentielle pour envahir le reste du pays. À la tête de la bande, on retrouve un chevalier de l’ordre des templiers (James Purefoy) qui ne reculera devant rien afin d’empêcher la chute de la forteresse et de préserver la liberté du peuple Anglais. Alors qu’un long siège est établi autour du château et que les vives diminuent à vue d’oeil pour le groupe de rebelles, une tension amoureuse se développera entre le templier et une jeune femme de la cour.

On ne peut pas prétendre qu’Ironclad n’est pas efficace. Les scènes de combat sont impressionnantes et particulièrement bien chorégraphiées. Que ce soit pour le combat corps à corps ou pour ses scènes d’assaut à grande échelle contre la forteresse, celles-ci sont désarmantes par leur réalisme saisissant et par leur cruauté dont nous sommes les témoins. Têtes, bras, jambes, aucune censure n’est appliquée lorsqu’un homme est terrassé d’un coup d’épée, de hache ou bien de massue. Pas une mort ne passe inaperçue et est similaire à une autre. Au grand plaisir de l’auditoire de Fantasia qui accompagna chacune de ces séquences par une vague d’applaudissements et de cris. Armé d’une longue épée, le templier se montre particulièrement efficace contre les soldats du roi en nous offrant un style de combat particulier dont il est rare que l’on voie à l’écran.

Mais au-delà de la violence, le récit reste plutôt simplet et sans grand bouleversement. Le groupe de résistants est n’y attachant ou particulièrement sympathique. Sans attache émotionnelle dirigée vers nos héros, on reste passif lors du décès de l’un d’entre eux. Même si elle ne nuit pas au récit comme tel, l’histoire d’amour entre le templier et la jeune femme est sans intérêt et est prévisible. Il est beaucoup plus intéressent d’en apprendre sur le chevalier et sur sa vision de la foi et de la guerre que sur l’attirance qu’il porte envers la dame de la cour qui pour sa part est sans grande profondeur et inutile au développement de l’histoire. Heureusement, une dimension politique au récit apporte un peu de chair à l’oeuvre qui sinon reste simpliste.

La fin est malheureusement prévisible et encore une fois demeure de surface. Ironclad est malgré tout un film divertissant si ce n’est que pour ses scènes d’action, mais ne vous attendez pas à un film qui fera transcender le genre.

– Benoit Mercier

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