Festival Fantasia 2010 – Doghouse

Doghouse n’est pas sans rappeler les autres comédies britanniques qui dans les dernières années ont flirté avec le surnaturel et la comédie. Les parallèles avec Lesbian Vampire Killer et Shawn of The Dead nous viennent rapidement à l’esprit, et sont plutôt faciles à faire pour les cinéphiles de mauvaise foi. Mais là s’arrêtent les similarités, car s’il est vrai que ces œuvres s’entrecoupent et que certains procédés comiques sont récurrent, Doghouse reste un film à part entière qui mérite votre attention.

Six amis se retrouvent pour une sortie « entre gars », boisson, rigolades et vieilles anecdotes salées seront les bienvenues pour ce week-end qui s’annonce d’être explosif. Laissons les femmes et problèmes de la vie bien rangée derrières, les prochains jours sont consacrés aux bons temps entre copains.

Afin de s’assurer d’avoir un espace tranquille où nos hommes pourront boire en paix et sans distraction, nos amis s’isolent dans un petit village de la campagne anglaise. Le plan parfait, la fin de semaine parfaite. Le seul hic, le village est peuplé de femmes zombifiées et violentes qui, après avoir décimé la population mâle du village, sont assoiffées de chair fraîche. Nos amis devront alors avoir des recours d’ingéniosité et de complicité afin de sortir vivant de cette situation.

Si le film reste plutôt léger, on en apprend assez sur les personnages pour bien pouvoir les cerner et comprendre qui ils sont et ce qui les motive. Aucun des personnages ne reste unidimensionnel. On évite parfaitement certains clichés que peuvent emprunter les comédies où plusieurs personnages partagent l’écran en même temps. Chacun d’eux reste complet et attachant et si par malheur l’un d’entre eux vient à mordre la poussière, victime d’une des femmes meurtrières, le moment est touchant et poignant.On devient vitre attachée à cette bande de gars maladroits, parfois vulgaires, mais toujours sincères et authentiques. Cet aspect rajoute beaucoup au film. Comme aucun personnage n’est à l’abri ou éternel, on craint pour eux et on espère que son « préféré » survivra.

Rien n’est plus drôle que de les entendre s’obstiner sur la prochaine étape à emprunter. Comment survivre? Comment utiliser le contenu des boutiques désertées du village à son avantage? C’est en travaillant ensemble qu’ils trouveront des solutions. Des solutions qui ne sont pas dépourvues d’humour et de beaucoup d’ironie.

Fusil à l’eau rempli d’essence qu’on allume, voiture téléguidée qui sert d’appât, tout est permis pour parvenir à sauver sa peau.

Malgré ses retournements de situation à ne plus finir où le groupe ne cesse de se séparer pour se retrouver à nouveau réuni, le tout reste cohérent et bien équilibré. Si parfois, on a l’impression que le récit se cherche, le scénario sait comment nous ramener dans son univers ludique et débridé.

Le film se permet au passage plusieurs commentaires sur la situation de l’homme dans un monde où de plus en plus les femmes prennent leur place. Dialogues poignants, mais jamais prévisibles, viennent sceller le tout pour une comédie à voir qui n’a rien à envier aux autres obus établis du genre.

– Benoit Mercier

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