Festival Fantasia 2011, Jour 4: The Troll Hunter

Je ne mentionnerais pas pour ce survol de The Troll Hunter les populaires longs-métrages de « caméra à l’épaule » ou de « bobines retrouvées » tel que le Blair Witch Project ou Cloverfield… oups je viens de le faire. S’engouffrer dans ce genre de comparaison devient rapidement inutile et sert souvent qu’à démolir le film en prétextant que son contenu est une copie exacte ce qui s’était fait auparavant. C’est dommage. Parce que s’il est vrai que cette esthétique peut faire dans la redondance, l’argument de « ça c’est déjà fait avant » ne tient pas toujours la route. La vérité c’est que malgré les mauvaises langues, j’aime bien ce genre de cinéma, il faut s’assumer. Bien réalisé, ce type narratif a la possibilité d’être extrêmement divertissant à condition d’éviter certains clichés qui malheureusement dans le cas de The Troll Hunter le film ne parvient pas à éviter.

Franchement, j’aurais voulu aimer le long-métrage du réalisateur norvégien André Øvredal. En fait, j’ai l’impression que c’est le commentaire qui est ressorti le plus à la sortie de la projection. Tout le monde voulait avoir apprécié davantage ce film qui avait tout pour être une réussite. Par contre, à cause en partie de sa longueur et de son jeu de caméra qui incarne parfaitement ce que les détracteurs du genre détestent, le récit tombe rapidement dans la redondance et ne parvient que par de brefs moments à émerveiller son auditoire.

En effet, entrecoupé des séquences de « chasse aux trolls », notre équipe formée de documentaristes en herbe livre des informations intéressantes sur ce métier nébuleux gardé secret par les autorités du pays.
C’est par le biais d’interviews avec Hans, le seul chasseur de Trolls de la Norvège, que l’on découvre les rouages du métier. Ces échanges parsemés de brin d’humour nous éduquent sur les différents types de trolls, leur habitudes et habitat, mais également sur la dimension bureaucratique qui entoure leur chasse. Formulaires multiples, cartes et autres documents officiels doivent être remplis afin de garder un oeil sur la population de ces bêtes et de s’assurer un suivi afin que leur existence ne soit pas révélée au public. Étrangement, c’est au bord de la route, en voiture ou dans un café que la magie s’opère véritablement. Nous n’avons pas besoin dans ces scènes de voir aucun troll pour croire en leur existence, une subtilité qui est perdue lorsque les personnages se retrouvent dans les bois à pourchasser les créatures aux côtés de Hans.

Comme je l’ai souligné plus haut, il y a également le jeu de caméra qui laisse à désirer. Un des attraits des films aux « bobines retrouvées », est les plans-séquences qui permettent de créer l’illusion que l’action s’est déroulée en temps réel et que nous sommes témoins d’évènements qui ont bel et bien eu lieu. Malheureusement, la caméra de The Troll Hunter est extrêmement nerveuse et change constamment de plan pour aller piger la réaction des personnages ou pour établir un environnement. En plus d’être excessivement irritant, on perd ce sentiment d’immersion qui accompagne ce genre de long-métrage. Il faut aussi mentionner que mis à part le personnage de Hans, la distribution reste de parfait inconnu et on ne tient pas vraiment à ce qu’il pourrait leur arriver. Cet aspect est très dommage puisque c’est par l’intermédiaire de leurs périples que l’on découvre l’univers des trolls.

Malgré ses faiblesses je ne pourrais qualifier The Troll Hunter de « mauvais film ». Le récit réussit par moment à nous surprendre et à venir réveiller une certaine magie en nous. Il aurait par contre gagné à être un peu plus peaufiné, s’éloigner de l’action pour adopter la découverte.

– Benoit Mercier

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