Arena est le premier long métrage de Jonah Loop, un spécialiste des effets spéciaux, qui met en vedette Kellan Lutz (Twilight) et Samuel L. Jackson. Ce film a petit budget, que 10 000 000 $, raconte l’histoire de David Lord (Kellan Lutz) qui est kidnappé et torturé pour faire de véritables combats ulitmes (jusqu’à la mort) en direct sur le web. Le personnage de Samuel L. Jackson est à la tête du site internet qui présente ces combats entre des soldats, des pompiers… des combattants qu’il a kidnappé.
Pour l’instant, il n’y a aucune date de sortie officielle. Voici la bande-annonce :
Pour une raison que j’ignore, plusieurs auditeurs nous ont dit que l’aperçu du film The Avengers n’était pas projeté à la fin de Captain America. Cela a également été mon cas et celui du reste de l’équipe des Mystérieux étonnants lorsque nous nous sommes retrouvés pour écouter ensemble le long-métrage du réalisateur Joe Johnston.
En attendant, il faudra se rabattre à la version illégale enregistrée en salle. Sinon un nouveau vidéo, cette fois-ci incluant la scène finale de Captain America, est maintenant disponible sur les internets. Elle est suivie de séquences tirées de l’aperçu que nous n’avons pas eu la chance de visionner qui défilent rapidement
Au festival Fantasia en 2007, ma grande découverte avait été le film d’horreur au micro- budget Mulberry street. D’une efficacité désarmante, le réalisateur Jim Mickle et son scénariste Nick Damici (aussi comédien principal dans le film) avaient intégré un principe fondamental de l’horreur, trop souvent laissé de côté: plus les personnages seront riches et attachants, plus les mécanismes de la peur fonctionneront. Mulberry Street nous montrait les locataires d’un immeuble délabré résister à une attaque de créatures, tout simplement. Une attention particulière était attribuée aux interactions entre personnages et à l’immeuble: le boxeur patibulaire, le travesti au grand coeur, les vieux grincheux. Les créatures étaient des espèces de rats-garous mais au final, elles auraient pu être des zombies ou des vampires et ça n’aurait strictement rien changé à la qualité du film.
J’ai attendu patiemment le retour de Damici et Mickle. Depuis 2006, date de sortie de leur premier, deux événements de taille se sont produit. Le prix Pulitzer pour The Road, le chef-d’oeuvre crépusculaire de Cormac McCarthy et le succès grandissant de la série de comics TheWalking dead.
Le genre du survival apocalyptique devra rendre des comptes à ses deux là pour longtemps. Ils ont tout simplement porté aux nues les standards du sous-genre. Allez savoir si Mickle et Damici étaient conscients de la chose ou s’ils ont simplement saisi l’air du temps. Reste que leur deuxième film est une contribution de taille.
Une invasion de vampire a ravagé le monde. Des poignées de survivants errent ici et là, à la recherche de communautés bordant les routes. Mister, tueur de vampire hors de pair, prend sous son aile un jeune homme qui a perdu sa famille dans une attaque. Il lui apprendra comment survivre, stoïquement mais surement. Or, les vampires sont loin d’être la seule menace: une groupe de fanatiques religieux pro-vampire, convaincus d’être les agents du Jugement dernier, sont beaucoup plus dangereux. Des rumeurs de cannibales, également…
Stake land pourrait être la suite directe de Mulberry Street. Après tout, les vampires n’ont rien à voir avec les suceurs de sang éthérés de la dernière décennie. Comme les « hommes rats » de leur premier film, ce sont des bêtes sauvages sans aucune intelligence, purement et simplement. Dans le rôle de Mister, Nick Damici pourrait même être le même personnage qu’il jouait dans le premier film. En outre, Stake land fonctionne exactement comme une version élargie de Mulberry Street oû on verrait les effets à long terme de l’invasion sur le reste du monde.
Au demeurant, bien qu’ils soient assez effrayants dans leur sauvagerie, les vampires sont ici accessoires. Comme dans les meilleurs films du genre, l’homme reste un loup pour l’homme est c’est à ce niveau que Stake land excelle le plus. Il trouve également au le moyen de commenter le fanatisme religieux. L’omniprésence des iconographies chrétiennes prend des allures inquiétantes de fétiches.
Le tout est également imprégné d’une sensibilité très deep south; le blues, le country, la poussière, la route, les villages de survivants presque western. Les vampires sont plus sauvages que ceux de Near Dark et n’ont rien à voir avec ceux de True Blood. Même la narration du jeune homme, très Malickienne par moment, renchérit ce mood.
Impossible forcément de ne pas penser à The Road. La saleté, la faim, la nostalgie la relation entre la figure paternelle et le fils. La cruauté des hommes aussi. Stake land est The Road avec de l’action. Impossible également de savoir si Mickle a voulu consciemment utiliser cette approche. Reste qu’elle fonctionne à plein régime. Quelques notes mélancoliques de pianos et de violons donnent à l’ensemble le bon ton mélodramatique.
Comme Walking dead, les relations entre les personnages et leurs déplacements sont le vrai moteur de l’histoire. Nous ne sommes pas simplement dans survival de la route. On ne lésine pas sur les scènes de suspense et de confrontations pour autant.
Ces références empruntées n’empêchent pas Stake land d’avoir ses propres petites trouvailles. Dans ce monde, il n’y a pas de monnaie plus valable que des canines de vampire. Elles prouvent sans équivoque la valeur du survivant. Il faut aussi être inventif et aguerri pour dégommer du vampire: courvrir ses vitres d’automobile avec des clôtures grillagées et savoir mener du pieu à deux. En tueur de vampire émérite, Damici est magnifique et possède un je ne sais quoi du jeu fauve d’Harvey Keitel.
Dans tous les cas, Stake land confirme le talent et la débrouillardise du duo Mickle-Damici. Le cinéma d’horreur indépendant n’a pas dit son dernier mot, quitte à se répéter avec classe.
Le tournage de The Dark Knight Rises du réalisateur Christopher Nolan se déroule présentement à Pittsburgh. Des images du plateau ont été capturées sur lesquelles on peut y voir Batman combattre Bane en plein jour.
Vous savez ce qui manquait au Fabuleux destin d’Amélie Poulain? Il lui manquait un homme tortue qui se fait bouffer sa grosse bitte verte. Rien que ça. Si Jeunet avait compris ça, son film aurait sauvé le monde du suicide, de l’ennui et de l’impuissance.
UNDERWATER LOVE est un petit fruit rose gorgé de sucre et modifié génétiquement. Avec du petit jus qui pète dans ta yeule. Il fait aussi couler le petit jus dans tes culottes et ça fait sourire. Tee hee!
L’histoire: Asuka travaille dans une poissonnerie de campagne et se prépare à épouser son patron. Elle est heureuse , si ce n’est que son futur époux est un dégoutant éjaculateur précoce. Elle est souriante et aime danser.
Jusqu’au jour oû elle rencontre un kappa, ces yokais (créature des bois du folklore nippon) mi homme mi tortue. Et pas n’importe lequel: ce kappa est la réincarnation d’un amour de jeunesse perdu dans une noyade, Aoki (joué par un acteur dans un costume cheap)
À propos des Kappas: d’ordre général, les Kappas sont un peu libidineux, ils aiment reluquer les femmes et parfois même les violer. Ils peuvent être amicaux mais certains entrainent les gens dans la noyade. Ils raffolent des concombres, aiment le sumo, ils sentent le poisson et leur tête surmontée d’une cavité doit toujours être remplie d’eau sinon, ils s’immobilisent.
Ils sont aussi très polis: pour se débarrasser d’un kappa, il suffit de le saluer en se penchant. L’eau de son crane se videra. Ils aiment parfois manger le shirikodama des gens, une boule de chair qu’on peut extraire de l’anus, c’est bien connu. Vous en verrez une dans le film, c’est promis.
Mais Aoki est un kappa amoureux. Il est sans malice, n’a rien à foutre des perles anales, il aime manger des concombres et se faire sucer la bitte (qui ressemble d’ailleurs à un gros pickle), par la jolie pècheuse potelée du coin. Mais dans son coeur de tortue puante, ce qu’il veut par dessus tout, c’est aimer Aoki.
Underwater love est un film kappa, un hybride, à cheval entre deux mondes. C’est un pinku eiga (film folichon) expérimental doublé d’une comédie musicale…avec une trame sonore de Stéréo total en japonais et la photographie toujours sublime de Christopher Doyle. Filmé en 5 jours en une seule prise avec des chorégraphies improvisées et deux scènes de cul assez mémorables, c’est le film qu’il faut voir avec son conjoint pour lui faire comprendre que l’amour n’a pas plus de frontières que les orifices.
Pendant le visionnement, une jolie geekette complètement gelée derrière moi disait continuellement « kappa kappa » pendant les scènes de cul. Je vous jure.
Sur IMDB, les mots clés concernant le film sont Large penis, kinky sex, sodomy, animal penis, cucumber et, comme si ce n’était pas suffisant, see more. Quel film peut s’enorgueillir d’avoir tout ces libellés? Certainement pas Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Je payerais cher pour regarder Audrey Tautou se rentrer un shirikodama dans le cul.
Une légende chinoise aux épanchement mélodramatiques revue et corrigée à grands coups de poing par Yuen Woo-ping. Le crépuscule des samouraïs revu et corrigé par Miike qui nous fait enfin un authentique chambara. Le 7ème les a vu l’un après l’autre. La juxtaposition était appropriée et étourdissante: si les films sont drastiquement différents dans leur approche, leur dessein est sensiblement le même: montrer comment la légende est le vecteur des changements de l’histoire . Les héros sont tragiques. Le méchants sont d’une cruauté inouïe. Les femmes sont laissés derrière. Les combats sont d’une violence démesurée mais ils sont aussi traversés de poésie. La même recette, deux sauces: de l’aigre-douce dans ton coeur VS du Wasabi dans ton âme.
Vous êtes familiers avec Yuen Woo-ping? Même si c’est le cas, faisons un petit exercice vous voulez bien? Sans être exhaustif, considérons l’importance de ce que l’homme a donné au cinéma depuis quelques décennies.
Pour une poignée d’occidentaux férus de films de kung-fu, Yuen Woo-Ping est celui à qui l’on doit la véritable introduction des arts martiaux chinois dans la cinématographie américaine. La découverte de Jet Li, de Jackie Chan, du Kung-fu drunken Style, les chorégraphies des Matrix etdes Kill Bill; le vieux maitre a exalté plus que quiconque les canons d’une mythologie typiquement chinoise, pour le grand bonheur des néophytes et des exégètes. Avec le succès planétaire de Crouching Tiger, Hidden Dragon , il a également contribué à la prolifération subséquente des Wuxia pians, les films de capes et d’épée chinois où les combats sont des ballets aériens. Même Kung-fu Panda 2 est truffé de référence directes à ses films et son style de chorégraphies (ne riez pas: Kung-fu Panda 2 est un hommage vibrant et hautement intelligent à Sammo Hung et aux premières réalisations de Woo-Ping, The magnificent butcher en particulier).
Même les cinéphiles les plus curieux ont souvent commencé avec ses films pour ensuite se familiariser à rebours avec les grands classiques de la Shaw Brothers , allant de Liu Chia Liang à Chang Cheh pour ensuite découvrir le souverain du genre, King Hu. Avant lui, les occidentaux en général ne pouvaient à peine faire la différence entre le karaté et le kung-fu, Shaolin et le Mont Wu tang et la Chine était régulièrement envahis par des ninjas. Allez voir le dvd français de Legend of the drunken master avec Jackie Chan juste pour rire: on a traduit drunken Style pour « le Karaté saoul »!
Pour tous ses accomplissements, il manquait à Yuen Woo-Ping son film-somme, un long métrage poussant au paroxysme toutes ses obsession stylistiques, thématiques et même spirituelles. True legend est précisément ça. Il remonte aux sources des mythes fondateurs sans aucun soucis de crédibilité ou de cohésion narratives. Les scènes de combats parlent d’elles mêmes. Elles sont nombreuses, bruyantes, improbables et elles cognent dure, très dure. Ce sont des surhommes qui se battent ici, des super héros chinois capables de défier les lois de la physique et de faire du breakdance de combat. Le film nous raconte l’histoire de Beggar So, héros de guerre tragique qui sera happé par la folie et le démon de la bouteille. Créateur du drunken fist, cette forme de combat où les mouvements émulent l’état d’ébriété, on verra ce personnage au cinéma des dizaines de fois, particulièrement dans des comédies. Le véritable créateur du drunken fist, bien qu’il soit une forme de combat existante, est nul autre que Woo-Ping. Il est directement responsable des plus belles séquences de combat en état d’ébriété. True legend nous fourni enfin l’origine « complète » de ce touchant personnage, joué à plusieurs reprises par le maitre lui même.
Dès les premières minutes du film, on se croirait dans une adaptation de bédé américaine. Le film fonctionne est sensiblement une version asiatique de Thor: Beggar Su semble provenir d’un Valhalla chinois traversé de combat exagérément épique et à la limite du surnaturel, où il est le fils favoris. Dans ce rôle ,Man Cheuk Chiu donne la meilleur performance de sa carrière depuis The Blade.
DansTrue Legend, les hommes côtoient les dieux pour apprendre les secrets du combat. Le légendaire Gordon Liu reprend le rôle classique du vieux sage aux longs sourcils Pai mei et Jay Chou, le Kato de Green Hornet, est le dieu du WuShu. Le frère de Beggar su est le perfide Yuan Li, sorte de nécromancien possédant les secrets des styles de combat « venimeux ». Superbe vilain gavé jusqu’à la moelle de clichés, il porte des costumes mauves (comme tous bon vilains de comic-book), il a la peau livide et elle est greffée d’une armure.
Les geeks lui trouveront quelques ressemblances avec un des grands vilains du comic-book, Master Darque, le nécromancien qui sévissait jadis dans les pages de la compagnie Valiant.
Yuan Li est ostensiblement le Loki de cet univers: jaloux de son frère et cherchant à se venger de son père adoptif, l’assassin de son vrai père. Dans sa folie meurtrière, il possède quand même un sens tordu de la filiation, comme les meilleurs méchants du genre. Les ressemblances entre Thor et True Legend ne s’arrêtent pas là. Les deux films oscillent entre la fantaisie de comic book et la tragédie Shakespearienne: le jeu ampoulé des acteurs et leur prononciation modulée du mandarin s’en chargent. Les mythes scandinaves et chinois font assez bon ménage. Le film finlandais Jade Warrior présenté à Fantasia voilà trois ans avait tenté un mariage de fortune en transposant le mythe de la Kalevala dans un wuxia pian classique…et ça fonctionnait.
True legend est un fantasme mythologique pure, entre la tragédie et le mélodrame. Il n’est aucunement question de conférer quelconque crédibilité à l’histoire. Le canevas est vieux comme le monde: trahison du frère usurpant le pouvoir, exil et déchéance du héros, les scènes obligatoires d’entrainement et de découverte spirituelle de même que la vengeance finale.
Mais ça ne s’arrête pas là. Faisant preuve d’une audace peu commune dans le genre, Yuen Woo-ping ne nous permet pas de déterminer si l’histoire se passe à une multitude de niveaux dans la psyché d’alcoolique du personnage (il faut voir ses combats avec le dieu du Wushu sur les flancs d’une statue!) ou s’il est tombé d’un monde parallèle (à la manière de Thor, justement). Un inexplicable jump-cut de plusieurs décennies ajoute à la confusion, pour notre plus grand plaisir. Cepedant indice demeure: le plus grand combat que mène Beggar Su est contre lui même. Les art martiaux, plus que jamais chez le vieux maitre, sont des danses illustrant le combat intérieur. TRUE LEGEND est parfois larmoyant, déchirant et particulièrement loquace dans la démonstration des prouesses physiques …et c’est parfait ainsi. Tout est dit dans l’oxymore du titre .
13 assassins maintenant.
Enfin.
Enfin, un véritable chambara pour Takashi Miike. Un Miike tout en retenu (!) qui ne perd rien de la cruauté et l’humour qui font sa signature. Enfin. Un chambara qui se permet d’être presque chinois dans son verbiage martial. Enfin, un film de guerre asiatique qui m’a autant satisfait dans sa sauvagerie que Bang Rajan. Enfin, le jidaigeki que les maniaques attendaient depuis des lustres.
Qu’on se le disent. Dans la démonstration des arts martiaux, les Japonais n’ont rien à voir avec les Chinois. Économie de moyens, mouvements brefs et parfaits, tension à couper au Ginsu. Le samouraï est au haïku ce que le guerrier chinois est à la poésie épique. C’est le propre d’un vrai chambara: les combats ne sont jamais au centre de l’histoire. Ils sont d’incisives ponctuations. Admettons le: vous attendiez un film de samouraï où les combats ont une place prépondérante depuis longtemps non?
Jouons avec les chiffre: Il a beau être un remake du film Eiichi Kudo de 63 portant le même titre, 13 assassins est le versant sombre de 7 samourais et le frère d’arme de 47 ronins, auxquels il fait par ailleurs souvent référence. Même les chiffres des titres se miroitent; le lucky seven et les héros humanistes de Kurosawa en opposition au 13 de malheur des kamikazes assoiffés de justice de Miike. 13 assassins offre une variante du grand classique de Kurosawa en capitalisant volontiers sur des scènes de combat à l’énergie bien contemporaine. Il en devient en quelque sorte l’inversion. Mais il est aussi une relecture de 300 à la manière nipponne. Faites le calcul: 47 X 7 -13= presque 300. ha HA!
N’ayez crainte: ça fonctionne à merveille. Miike s’était déjà prêté à l’exercice, (de manière beaucoup plus expérimentale), en faisant IZO, une suite informelle et Jodorowskienne du classique d’Hideo Gosha TENSHU (cliquer ici pour écouter notre émission sur à ce sujet) Si 7 samourais se passait à l’apogée d’une période de guerre, 13 assassins se déroule à la toute fin de leur règne, en temps de paix. Les 7 samouraïs protègent un village d’une attaque de brigands. Les 13 assassins doivent débarrasser le japon de son plus dangereux tyran. Dans le rôle duleader du groupe, Koji Yakusho, en voie de devenir le comédien japonais le plus important de sa génération, continue de devenir l’héritier spirituel de Takashi Shimura (faut le voir lui rendre hommage dans le magnifique Dora heita). S’il est le même personnage, il est cependant une sombre inquiétante de Shimada, satisfait de pouvoir enfin mourir au combat.
La réponse à Kyuzo, le bretteur virtuose au visage stoïque est Hirayama Kujūro. Deux personnages inoubliables interprétés par deux comédiens (et escrimeur) de grand talent, tout en finesse, en élégance et en furie guerrière.
Dans le rôle du rônin joueur et désabusé, le surprenant Takayuki yamada (qui jouait les trois personnages principaux de Milocrorze: a love story) devient la conscience du groupe. On a aussi droit au jeune guerrier voulant se tester au combat, au samouraï bedonnant et jovial et à l’assistant général qui reprend du service. Il fallait forcément que le personnage de Kikuchiyo, le fermier courageux et opiniâtre avec une très grosse épée (et comedy relief), campé avec brio par Toshiro Mifune, ait un remplacement à sa mesure.
C’est chose faite avec Kiha Koyata, interprété par Yūsuke Iseya.
Personnage typiquement Miikéen, Kiha est à la fois un comedy relief et le personnage insaisissable. Hommage évident à l’animalité de Mifunedans le film de Kurosawa, Kiha n’est pas un samouraï; c’est un homme des bois, un chasseur habile qui a lui aussi un tempérament opiniâtre et une…très grosse épée. Il y a fort à parier que Kiha ne soit pas un être humain: pour ma part, je me plais à croire qu’il est un Tanuki, un esprit animal de la forêt qui a pris forme humaine (les ratons laveurs avec des grosses bittes dans le Pompoko de Miyazaki, pour les non-initiés) Miike est passé maitre dans l’art d’inventer des personnages qui sont des experts de la cruauté. Il a probablement inventé son plus beau monstre en la personne du sadique souverain Matsudaira Naritsugu . Un enfant de pute comme on en fait plus. Si le vilain de True Legend est admirablement suranné, celui de 13 assassins à des psychopathologies Ô combien modernes.
Déviant et obsédé par la mort, le souverain n’a pas son pareil pour infliger la souffrance. Il est sans aucune morale, complètement insensible et il est au centre des scènes les plus Miikéennes du film (une d’elle est particulièrement éprouvante et inoubliable). Vous allez vraiment vouloir voir le salopard souffrir.
Presque parfait dans son exécution, 13 assassins culmine sur une scène de combat final exemplaire en tout point. Longue de presque 30 minutes, elle aurait fait bander Sun Tzu comme un cheval. Dans un village transformé en machine de guerre, nos treize assassins deviennent des vikings doublés des salopards de Western spaghettis. C’est la fin de Sword of doom d’Okamoto multiplié par 20. Miike continue de prouver qu’il est une magnifique tache de sang et de merde en forme de papillon sur la face du soleil levant. Il nous enfin donné le chambara qu’on attendait de lui.
The Whisperer in Darkness est plus qu’une simple transposition au grand écran de la nouvelle du romancier d’horreur H.P. Lovecraft. C’est un effort conscient d’adapter le plus fidèlement possible l’oeuvre originale en ayant recours à des techniques cinématographiques pastichés des longs-métrages des années 40.
C’est un récit classique fait avec un amour évident pour l’univers imaginé par le célèbre auteur du début du vingtième siècle. H.P. Lovecraft est l’un de ces écrivains dont on dit les oeuvres inadaptables. Sans vouloir ici rajouter de l’huile sur le feu entourant le débat des adaptations de livres au cinéma, les oeuvres de Lovecraft se révèlent les plus efficaces lorsqu’elles se basent sur ce qui a fait le succès des ouvrages, l’innommable, l’horreur qu’on ne peut littéralement pas être décrite et qui envahit complètement l’âme des hommes. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant que les protagonistes des histoires de Lovecraft rencontrent pratiquement tous la même fin, la folie plutôt qu’une mort définitive. Mais alors, comment adapter cette dimension au grand écran? Est-ce possible? Je suggère que devant l’impossibilité de pouvoir transposer cette essence horrifique vers le film, le réalisateur Sean Branney a vraisemblablement choisi d’emprunter une esthétique visuelle typée afin de rester, malgré tout, le plus proche de la nouvelle de The Whisperer in Darkness. Une adaptation directe n’aurait probablement pas été aussi efficace et ne serait pas parvenue à effrayer le public. On s’entend, les créatures qui peuplent les livres de H.P. Lovecraft traversent l’espace rempli de gaz grâce à des ailes. Pourquoi alors ne pas assumer complètement ce côté daté?
Est-ce que je me suis trop éloigné du sujet qui nous concerne? Pas complètement, puisque c’est l’une des critiques que j’ai entendues le plus à la sortie du film. Pourquoi ce style? Pour ma part, je crois qu’il est à propos et s’inscrit dans une suite logique de choix esthétiques qui font le charme de l’oeuvre.
Des polices de caractères en passant par l’utilisation de vieux effets spéciaux, d’une trame sonore d’époque et des maquettes, le réalisateur emploi toutes les ressources à sa disposition afin de plonger le spectateur dans un récit se déroulant dans première partie du vingtième siècle. Malgré quelque moment où la qualité de la production aurait pu être peaufinée, spécialement certaines scènes en noir et blanc ou lorsque l’on utilise des photographies modifiées, Sean Branney parvient à nous convaincre. Le rythme du film est lent et nous sommes beaucoup plus rapides que le personnage principal à comprendre l’énigme et ce qui se trame. Cet aspect aurait pu en déplaire à plus d’un, mais encore une fois, je dois admettre qui m’a plu. L’objectif n’était pas de dérouter ou surprendre le spectateur, mais bien l’amener en voyage afin qu’il découvre l’univers de Lovecraft.
Même s’il ne vous procura pas de frissons d’épouvante, le film est plongé dans une ambiance fantastique et surnaturelle qui rappelle les vieux feuilletons de télévision tels que The Twilight Zone et The Outer Limits. Sans faire dans la simplicité exagérer, la mise en scène est sobre et se déroule toujours entourée de décors dénudés, stéréotypés, mais efficaces.
Il faut aussi souligner la performance de l’acteur Matt Foyer qui se retrouve à porter seul une bonne partie du film sur ses épaules. En tant qu’interprète principal, Foyer devient notre guide au travers de cet univers ténébreux. Ses expressions, son état d’angoisse est palpable, un jeu parfaitement adapté pour le ton de l’oeuvre.
Parfois malgré lui comique, The Whisperer in Darkness a su gérer des rires de la part du public de Fantasia, souvent provoqué par des dialogues, ou les réactions rigolotes des personnages qui sortent hors de l’ordinaire pour notre époque.
N’en déplaise à ses détracteurs, The Whisperer in Darkness, est un film qui a du coeur qui a été créé par des artisans qui arrivent à nous faire ressentir, l’amour et l’émerveillement qu’ils entretiennent pour l’oeuvre de H.P. Lovecraft.
On peut toujours compter sur Fantasia pour nous offrir année après année des films de kung-fu dans la pure tradition chinoise. Une édition de Fantasia sans des longs-métrages d’arts martiaux, c’est comme si on mangeait des biscuits sans boire un bon verre de lait. On pourrait en profiter tout autant, mais c’est évident qu’il manquerait quelque chose.
Heureusement, les amateurs du genre ont eu leur dose lors de la diffusion de True Legend, un film racontant les périples d’un maître qui, à la suite de plusieurs tragédies qui sont survenues dans sa vie, a inventé un style de combat dont la pratique se fait sous l’influence massive d’alcool. True Legend est avant tout une histoire d’honneur, de famille et de résilience réalisée par Yuen Woo-Ping, un ancien chorégraphe de combats pour les films THE MATRIX et CROUCHING TIGER, HIDDEN DRAGON. C’est une oeuvre colorée, excentrique, parfois maladroite, mais hautement divertissante aux personnages sortis tout droit des légendes asiatiques et influencés par les héros et vilains des Comic Book américains.
Su Can (Man Cheuk Chiu) est un maître du Kung-fu au service de l’Empire de Chine. Après plusieurs années de services militaires, Su quitte l’armée afin de retrouver sa femme et fonder finalement une famille. Il laissera derrière son beau-frère et compagnon d’armes Yuan Ying (Xun Zhou), un homme au tempérament jaloux qui a toujours vécu dans l’ombre du célèbre général de guerre. Cinq ans après son retrait de l’armée, Su Can est sur le point d’ouvrir une école d’art martial, sa femme Yu et lui vivent heureux avec leur jeune garçon. Ce parfait bonheur prendra subitement fin lorsque Yuan, maintenant un puissant gouverneur, vient obtenir sa vengeance sur Su Can en prétextant récupérer la famille que celui-ci lui aurait « volée ». En fessant appel à des forces surnaturelles et une armure cousue à même sa peau, Yuan Ying vaincra Su. La jeune famille se retrouvera séparé et il en reviendra à Su Can de l’unifier à nouveau.
Tapissé d’action de la séquence d’ouverture à la dernière, True Legend ne nous offre pas beaucoup de temps de répit pour respirer. Une scène de combat et pratiquement suivie d’une autre, sauf pour quelques occasions où le film prend un moment pour instaurer un peu d’histoire. C’est dans ces séquences qu’on en apprend davantage sur les personnages, ce qui les motive, leurs rêves et surtout ce qui les unit les uns aux autres. Ces moments d’accalmie sont les bienvenues et ne sont jamais trop longs à nous en faire « taper du pied ». Juste assez d’informations sont transmises afin que l’on puisse se soucier de nos personnages principaux qui sinon progressent principalement dans un film bourré de combats. Ceux-ci sont par ailleurs extrêmement bien chorégraphie et nous tiennent en haleine. Le recours du ralenti et à des procédés d’images de synthèse aide à amener un caractère fantastique et surhumain à l’oeuvre. Chaque combattant possède son propre style de combat surdimensionné et c’est véritable plaisir de les voir s’affronter sur grand écran. Ce caractère d’excentricité et de grandeur est présent dans tous les aspects du film, des effets spéciaux à la performance des acteurs qui font par moment dans le grand-guignolesque.
La dimension tragique de l’oeuvre est l’élément principal qui propulse l’histoire. Su Can, autrefois un grand héros de guerre, tombe de plus en plus dans la dépression et l’alcoolisme, ce qui lui fera fleureter avec la folie. Chaque jour, il croira s’entrainer avec rien de moins que le Dieu du Kung-fu, il reviendra de ces journées épuisées et arborant des blessures sur la quasi-totalité de son corps. Des blessures qui, selon sa femme, il s’afflige à lui-même. Qu’ils soient les manifestations d’un esprit malade ou celles d’une véritable transcendance, ces segments d’entrainement sont primordiaux pour Su Can afin qu’il perfectionne sa maîtrise du combat corps à corps et rétablisse son estime de soi. On le verra repousser ses limites pour être une fois de plus bascule dans la défaite. Sa résilience s’effritera au fur et à mesure que son alcoolisme prendra le dessus. C’est également dans ces moments que les spectateurs se sentiront le plus liés à leur héros pour qui on finit par souhaiter qu’un moment de bonheur et de repos bien mérité.
Sans réinventé le genre, True Legend saisit les occasions de s’éloigner du combat pour instauré des éléments tragiques qui de concert avec le reste du film en font un récit aussi sombre, loufoque qu’amusant.
Le western-spaghetti savait qu’il allait mourir. Il s’y préparait déjà depuis quelque temps. Pistolet rayé en main, de plus en plus recouvert de poussière, il est allé crever dans des décors de plus en plus en plus délabrés, évocation de l’agonie du genre. Dans Keoma de Castellari, c’est dans les magnifiques yeux bleus de Franco Nero qu’on pouvait percevoir la mélancolie de l’inévitable décès. Un dernier magnifique râle.
Juste avant l’ultime souffle, un autre regard bleu, rieur celui là, avait décidé de s’en moquer. Mario Girotti. Terrence Hill. Son nom était Personne. À l’époque, il semblait étrange que le maestro Sergio Leone prête sa voix tonitruante à la comédie Mon nom est Personne. Aujourd’hui, on sait que c’était assurément le champ du cygne dont le genre avait besoin.
Dans ce film, Personne est l’incarnation même du Western-spag, donnant un second souffle au western classique, incarné par Henry Fonda. Il sait cependant que sa fin à lui aussi est proche.Il s’appelle Personne parce qu’il est un bâtard, un fils illégitime et abandonné. Personne ne pouvait sauver le western-spag, mais il pouvait tout au plus lui donner ses dernières lettres de noblesses et sa part de latin. Avec un grand sourire.
Quand le séminal Fistfull of dollars de Sergio Leone sorti en 1964, c’était évident pour tous qu’il était un transposition de fortune du Yojimbo de Kurosawa. Probablement pour cette raison, l’autre géniteur du genre fut laissé de coté assez rapidement. A fistfull of dollars, c’est aussi et surtout l’Arlequin, serviteur de deux maitres de Goldoni. L’ombre grimaçante de la Commedia d’ellarte était penchée depuis quelques temps sur le Western Spag. Plus que tout autre, c’est Terence Hill qui aura été son Arlequin; joueur de tour, acrobate ,arnaqueur, séducteur, faussement niais et au cœur de la lutte des classes.
C’était un privilège de voir Un génie, deux associés, une cloche dans les conditions offertes par Fantasia hier.
Elles permettaient d’appréhender pleinement sa richesse. Traversé d’une quantité de teintes jaunâtres, parfois volontaires et parfois fruit de la patine du temps, la poussière semblait dorée et la lumière encore plus…ce qui renchérissait l’impression de voir une histoire provenant d’un monde mythique et fantasmé.
Terence Hill y reprend son archétype de Personne. Cette fois, il est Joe Merci, un peu comme Yojimbo deviendra Sanjuro. C’est le même personnage. Notez son nom, il est important: C’est un remerciement (au genre?) mais cette aussi le mot « mercy » (pitié). Joe n’est pas un tueur. C’est un Trickster, un joueur de tour.
Sa fonction d’Arlequin confère à Joe une conscience métatextuelle des codes du récit (Arlequin s’adresse souvent à la foule dans la comeddia dell’arte). Il porte le costume doré de circonstance (littéralement couvert d’or!) que doit porter tout bon Arlequin. Il va même jusqu’à dire à un vieil indien de quitter à gauche de l’écran parce qu’il représente le passé! Il n’a pas besoin de tirer de son pistolet et quand il le fait, les lois de la physique lui obéissent: Joe Merci a un compère et c’est le réalisateur. Merci connait tellement bien les mécanismes de son monde qu’il est capable d’élaborer les arnaques les plus complexes et de retourner toutes les situations à son avantage. Après tout, il est l’incarnation d’un genre qui trotte vers ses derniers milles. Il en a vu d’autre et il sait qu’il ne peut pas perdre. Il n’a donc pas besoin de tuer. Il porte une petite sonnerie à son cou pour se rappeler les différentes étapes à suivre de son plan étourdissant de complexité, huilé au quart de tour.
Attendez…il porte une sonnerie à son cou? C’est lui la cloche du titre?Mais qui donc est le génie et qui sont les deux associés? Est-il possible que nos héros occupent tour à tour chacune de ses fonctions?
Si. Le titre est un indice. Ça les aminches, on appelle ça une ARLEQUINADE.
Une arlequinade, c’est une trinité de personnages en interaction étroite avec deux antagonistes. Arlequin, Pierrot et Colombine forment la base. Pantalon et le Clown sont les menaces extérieures (rappelons que Terence Hill continuera à jouer plus tard dans des arlequinades et que son personnage prendra le nom de…Trinity!).
-Arlequin=Terence Hill, Joe Merci -Pierrot (le lunaire, le distrait, celui qui se fait exploiter par Arlequin)= Robert Charlebois dans le rôle de Locomotive Bill -Colombine,(naïve, pure et amoureuse des deux) = Miou miou dans le rôle de Lucie -Pantalon (le fourbe, l’avare, la cruel, l’alcoolique)= Patrick Mcgoohan en Major Cabot -Le clown=Piero Vida dans le rôle de Jacky Jolly Roll.
Il est absolument accessoire de comprendre qui manipule qui. Il ne sert à rien de résumer cette histoire. Il est question d’un trio qui veut arnaquer le Major Cabot de 300 000$ et c’est tout ce que vous avez besoin de savoir. C’est une Arlequinade (forcément méta fictionnelle par moment) qui sert à annoncer que le rideau de cette commedia d’ellarte que fut le western spag va bientôt être tiré à jamais. Les italiens vont fermer le grand Théâtre d’Almeria. Le temps de quelques coups de feu, le théâtre populaire et le cinéma de genre se sont rejoint.
Tout le splastick du monde, tous les gags et les scènes d’actions ne pouvaient étouffer l’oraison joyeuse et assumée qu’est Un génie… beaucoup plus profond qu’il ne veut bien le laisser paraitre, à l’instar du personnage de Joe Merci (Merci pour la ride. Mercy for me!)
Je ne passerai pas sous silence la généreuse présence hier de notre héros national du rock à la fin du visionnement. Tour en tour la cloche, le génie et l’associé, surprenant de désinvolture, Charlebois campe son personnage de métis récalcitrant, locomotive Bill, avec une énergie de…well, de rock star. C’est aussi un plaisir d’entendre son doublage en français « normatif » s’écrouler en roulements de R, typique de notre joual galopant. Leone lui aura d’ailleurs demander de se restreindre à ce niveau là; Charlebois sonnait bien trop comme un nègre (pas quelque chose qu’on entend à tous les jours hein?) Ironiquement, avec son teint exagérément rouge et ses cheveux frisés, il était probablement difficile pour les italiens de se figurer d’où il venait.
Émouvant moment où notre histoire rejoignait celle d’un genre ne nous appartenant pas. Charlebois ne fut pas laconique avec ses anecdotes.
On apprend que Damiani et Leone ne s’entendait pas particulièrement bien, Leone étant un anarchiste de droite et Damiani un un communiste obsédé par le thème de la lutte des classes. En tant que producteur, il réalisa quand même la scène d’ouverture, inspirée de ses propres films, comme s’il passait le témoin à Damiani au sein de son propre film. Étaient-ils les deux associés du titre, à leur insu? Forcément, parce que le véritable génie, c’est Ernesto Gastaldi, scénariste du film (et donc du titre). Morricone serait donc la cloche. On ne dira jamais assez à quel point le grand génie du western spag est autant Gastaldi que Leone. La métatextualité de cette Arlequinage est si vertigineuse qu’elle va jusqu’à la conception du film.
Nous apprendrons également que Leone avait initialement approché Charlebois après avoir vu une de ses performances à Cannes. Il voulait lui faire jouer un assassin dans un film qui se serait intitulé What’s up with you Humpty Dumpty? Charlebois refusera et se fera contacter plus tard pour jouer dans le film de Damiani. Il passera l’essentiel du tournage chaud comme une botte et gelé comme une balle. On sait maintenant que Leone voulait faire Les Valseuses version western, d’où la présence de Miou Miou (et d’un canadien français qui peut parler anglais pour remplacer Depardieu?)
Charlebois prendra quelques cuites avec Mcgoohan avec lequel il s’entendait très bien (étant le seul à parler l’anglais sur le plateau) qui, en bon irlandais, » déjeunait au gin tonic le matin ». Il jouera quelques jours sur le piano de Debussy, jammera chez Morricone et ne se pointera pas pendant une journée de tournage pour cause de gueule de bois, prétextant un congé de Pâque. Ce qui mettra Leone en beau joual vert (J’ai réussi à ploguer cette phrase! Je peux quitter…)
C’est un magnifique cadeau que nous a fait Robert Charlebois et les gens de Fantasia. Les Mystérieux étonnants vous en remercie du fond du cœur.
TehN1ppe s’amuse à tirer avantage de la nouvelle possibilité de publier sur YouTube des vidéos d’une durée de dix heures. Il y téléverse ainsi des vidéos en boucles, comme Mario qui grimpe une vigne, Trololo (une chanson en russe quelque peu bizarre), l’Epic Sax Guy, etc. Même Hitler apprécie ses vidéos :
Jon Favreau aurait approché le très populaire Freddie Wong ainsi que ses complices pour qu’ils créent un vidéo dans le but de promouvoir Cowboys and Aliens, car les enfants du réalisateur des Iron Man serait de très grands fans de cette vedette de YouTube. M. Favreau a demandé à Universal de les laisser faire tout ce qu’ils veulent, ils ont ainsi filmé sur les studios d’Universal gratuitement. Voici l’oeuvre qui en ressort :
Eric Power est un cinéaste indépendant d’Austin au Texas qui se spécialise dans les films d’animation faits uniquement avec du papier. Il compte déjà quelques courts métrages à son actif et il se prépare a réalisé son premier long métrage qui s’intitulera Path of Blood. Il est présentement en campagne de financement sur Kickstarterpour boucler le budget, son objectif est de 25 000 $. Il clame que son art y sera beaucoup plus détaillé qu’en ces précédentes oeuvres. Ce film sera une adaptation du court-métrage ci-dessous, mais il comptera beaucoup de dialogue.
La sortie de l’édition Blu-ray complète de la saga Star Wars est prévue pour le mois de septembre prochain. En plus des six films de la franchise, ceux qui se procureront le boîtier intégral, à la différence des deux coffrets de trois films, recevront trois disques en boni contenant plus de 40 heures de contenus supplémentaires.
Depuis l’annonce officielle du lancement du coffret, les fans ont spéculé si cette nouvelle édition incluait les scènes supprimées de la trilogie originale.
Réjouissez-vous, la toute nouvelle bande-annonce, présentée lors du dernier Comic-Con de San Diego, présente une sélection de différentes scènes inédites sur lesquelles vous pourrez enfin mettre la main.
Deadline rapporte que Dimensions Films est sur le point de produire une télésérie basée sur Scanners, un long-métrage de 1981 du réalisateur canadien David Cronenberg.
La société appartenant aux frères Weinstein avait acheté à l’origine les droits de Scanners afin d’en réaliser un remake.
Toujours selon Deadline, Dimensions Films serait déjà en négociations avec plusieurs scénaristes afin de créer les épisodes de la série.
Alexandre Aja (The Hills Have Eyes, Piranha 3D) serait pressenti pour remplir le poste de producteur délégué en plus d’être celui qui réalisera le pilote de la série.
Il n’y a pas si longtemps que ça, nous vous avions concocté ici même une émission pas piquée des vers sur la vénérable tradition des horror show hosts, ces individus qui bonimentent des vieux films d’horreur à la télé (cliquer ici pour l’écouter: Notre émission du 27 octobre:Les Horror Show Hosts, une tradition américaine).
Nous y faisions l’évidente constatation que le monde de la lutte contemporaine doit beaucoup à ces individus. Avec ses managers sinistres et caquetants, ses lutteurs souvent monstrueux et ses costumes flamboyant, la lutte a autant (sinon plus) à voir avec le théâtre athlétique que le sport. Le ring restera à jamais un espace mythologique où sont mises en scène des confrontations légendaires, où sont susurrés les échos séculaires des batailles de Gilgamesh et Hercules. Y’a du monde bien plus intelligents que moi qui échafaudent des théories sur le sujet dans les internets, vous pouvez me croire. Marc Cassivi entre autre.
Il fallait bien qu’un jour, quelqu’un prenne l’idée au pied de la lettre.
Fantasme absolu de geek,Monster Brawl est con et beau comme la lune, cette magnifique lune de carton deux fois trop grosse que l’on voit dans les films de la Universal. Il offre une généreuse dose de ces fantaisies masturbatoires qui traversent les conversations de geeks: qui gagneraient le combat entre Tarzan et Mowgli, entre King Kong et le Stay Puft marshmallow man, Inspecteur Gadget et Robocop, le Blob et Barbapapa? Vous savez, on trouve même un jeu de combat amateur, Terrordrome, où l’on peut mener des batailles à mort avec les grands slashers du cinéma! Oui oui!
Pour moi, de même qu’une généreuse quantité de mes semblables, ses conversations peuvent prendre des proportions épiques. C’est hautement constructif! Logique que les monstres classiques de la Universal fassent souvent partis de nos élucubration hypothétiques.
D’accord, ces créatures se sont déjà affrontées mais goddamnit elles ne se sont jamais vraiment cognées dessus à grands coups de savates et ça, tout le monde veut le voir non?
En ce sens, Il est indéniable que le réalisateur canadien Jessy T. Cook est un philosophe geek de la plus haute distinction.
Un ring au centre d’un cimetière maudit avec des vieilles pierres tombales et un lugubre gardien…la totale. Deux commentateurs de lutte, un blasé (David Foley, au sommet de sa forme) l’autre hystérique (Art Hindle, magnifique). Jimmy Hart et son fidèle mégaphone, pour ajouter un monstre classique de plus. Les grandes créatures de la Universal et quelques unes plus modernes (un zombie et un monstre des marais) vont s’affronter. Comment et pourquoi se retrouveront-ils sur le ring ensemble? On s’en contrefout. Mais attention! Monster Brawl n’est pas un film. C’est un gala de lutte. C’est même la répétition sentencieuse de sa structure formatée qui le rend hilarant et qui le rendra absolument insupportable pour certain.
Vous aurez droit aux statistiques complètes des monstres, à leur origine et leurs attaques de prédilections. Des commentaires animés et hilarants pendant les combats, des cartes de présentations, les monstres qui se font des speachs de confrontation, des combats éliminatoires, des logos et des managers. Il a même deux divisions: Monsters and Undead. Si la sorcière a plus d’un tour dans son sac, le monstre des marais est toxique. Le loup-garou est plus puissant les soirs de pleine lune et la momie peut t’étrangler avec ses bandelettes. Je mouille mes culottes de bonheur. Oh regardez! Le loup Garou hurle à la lune de la troisième corde! Le cyclope tire des rayons avec son œil!! J’ai envie de pleurer.
Monster Brawl est à la fois aussi cheap qu’un film d’Al Adamson et un gala de lutte de sous-sol d’église. Les designs des monstres, kitsch à souhait, sont particulièrement réussis (Frankenstein et le Loup-garou sont magnifiques, les interprètes ne donnent pas leur place non plus). Si les combats manquent parfois quelque peu de dynamisme et (ahum) de technique, c’est tout ce qui empêche Monster Brawl de devenir un film hautement culte. Le temps de quelques confrontations, l’esprit des horror show host vient valser avec celui des managers de lutte dans un décors en gyproc. Vous ne voulez pas manquez ça. À ce titre, je suggère aux curieux d’aller lire ici même la critique élogieuse de Marc Cassivi qui corrobore mes opinions sur le génie irrévérencieux de ce film. C’est un rendez-vous! Si Satan le veux!