Fantasia 2011, Jour 9: Critique de THE DIVIDE. Huis clos à louer…style nihiliste-chic

Il y a des juxtapositions qui font sourire et qui font froid dans le dos en même temps. À la première Fantasienne de The Divide, le public  était particulièrement survolté. Au tiers constitué d’un groupe qui semblait justement sortir d’un film post-apocalyptique, leurs réactions étaient pour le moins surprenantes, légèrement plus que de coutume à Fantasia. Cet atavisme donnait chaud au cœur : des cris, des commentaires d’une violence surprenante (Pour ma part, kill that bitch! et Suck it Faggot! sont en tête de liste) et une ovation debout pour Michael Biehn (vraiment?).
Le réalisateur Xavier Gens devait être aux anges. D’entrée de jeu, le public était presque une extension naturelle de son  film: bavard et tapageur
 The Divide est un huis clos post-apocalyptique comme vous en avez vu plusieurs. L’idée n’est de renouveler une recette moult fois éprouvée mais d’insuffler une vie nouvelle au sous-genre à grand coup de stéroïdes(comme les personnages qui nous rappellent que les radiations et la faim, ce n’est pas une raison pour perdre ses biceps).
1-Une attaque nucléaire qu’il n’est pas nécessaire de montrer ou d’expliquer.
2-Une bande bigarrée qui se réfugie et se barricade dans le sous-sol de leur immeuble. La mère de famille fragile, les baveux de service, la jeune femme silencieuse, le noir qui en vu d’autre et le pleutre habituel. Le concierge, maître des lieux, un homme au lourd passé avec un sens aiguë de la paranoïa qui sait de quoi il en retourne. 
3-Montrer « graduellement » le niveau de dégénérescence physique et psychologique de notre bande de chouettes copains, jusqu’à les faire sombrer dans l’inévitable sauvagerie. 
 En tentant de renouveler tout ca, Xavier Gens fait des choix particulièrement consternants.
Il parvient à faire oublier au spectateur l’étroitesse des lieux: le sous-soul de l’immeuble est filmé avec une énergie digne d’un Panic Room (la caméra n’en fini plus de passer par des tuyaux et les trous de serrure)
Exit: la claustrophobie. On se croirait parfois dans une relecture de Frontière(s) avec les tics de réalisation de Hitman. L’esthétique de jeu vidéo bien perceptible.
Ensuite, Gens choisi de couvrir le tout d’une trame sonore extrêmement tapageuse qui ne laisse pas deux secondes de répit ni aux spectateurs ni même à ses personnages :effets de violons, orchestrations « déchirantes ». On s’attend d’une minute à l’autre à voir un visage pleurer avec Mad World de Gary Jules qui joue à fond. Les personnages passent par ailleurs une bonne partie de leur temps à hurler et s’insulter. Il n’est pas vraiment question ici de montrer une tension psychologique crédible. On veut transformer au plus vite nos personnages en menace
Exit: le silence et la tension. Impossible dans ce contexte d’être affecté par la dégradation mentale des personnages. Heureusement, leur grotesque transformation physique (cheveux qui tombent et yeux cernés) est là pour nous indiquer leur niveau de dégénérescence empirique. La direction d’acteur encourage donc à fond le cabotinage. À ce niveau, le jeu survolté de Milo Ventimiglia, protéiné et homoérotique, est plutôt réjouissant. Le personnage grand guignolesque campé par Michael Eklund est hilarant et inquiétant à la fois. Il lui seul, il finit par sceller notre manque d’implication émotive. 
Que nous reste-t-il devant ce large huis clos gavé de musique où les personnage deviennent des déchets vivants entre deux postillons? Eh bien, il nous reste « le plaisir » de les voir se détruire jusqu’au dernier. Il a beau être racoleur, The Divide assume au moins son coté nihiliste-chic. Dans notre manque absolu d’attachement pour cette brochette de personnages tour à tour clichés et irritants, on veut forcément les voir se faire torturer et s’entretuer, question d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Difficile dans ces circonstances de reprocher aux macaques à côté de toi de glousser des que quelqu’un se fait trancher la gorge ou arracher un ongle.  Après tout, il ferait probablement de même. 
C’est à ce moment que le huis clos, pour mon plus grand plaisir et mon dégout, est devenu la salle de cinéma. 
J’adore Fantasia.
-FRANCIS OUELLETTE

Une comédie musicale de Ma petite pouliche!!!

Si Spider-Man, Batman, le Roi lion… foulent les planches avec leurs propres comédies musicales, pourquoi pas Ma petite pouliche? C’est ce qui est arrivé en 2006 avec My Little Pony Live. Malheureusement, pour ces charmantes pouliches, cela n’a pas connu de succès.

La chanson est Defying Gravity d’Idina Menzel et Kristen Chenoweth tirée de la populaire comédie musicale de Broadway Wicked. Est-ce que ce vidéo présente un mash-up entre cette chanson et ce musical ou est-ce que ce titre faisait réellement partie de cette production? [Aucune idée.] 

– ‘xim Sauriol

Fantasia 2011, Jour 8: Detention

Detention réalisé par Joseph Kahn est la réponse du réalisateur à ce qu’il qualifie des films prévisibles provenant tout droit d’Hollywood. C’est avant un tout un long-métrage inclassable qui emprunte à divers genres cinématographiques tels que le « Slasher » et les films de John Hughes en y incorporant du voyage temporel et des éléments graphiques à la Scott Pilgrim. Il s’agit d’une oeuvre qui va à cent milles à l’heure aux personnages attachants et à l’histoire complètement éclatée.

Riley (Shanley Caswell) est la seule jeune adolescente engagée et végétarienne de son l’école secondaire. C’est également quelqu’un de très maladroit qui n’a pas la cote de popularité auprès de ses camarades de classe. Alors que la fin de l’année scolaire approche à grands pas, elle devient la proie d’un tueur en série qui a emprunté l’identité de Cinderella, un personnage de film d’honneur dont le deuxième opus cinématographique vient tout juste de sortir en salle. En plus de cette menace qui pèse constamment sur ses épaules, l’une de ses meilleures amies vient de mettre le grappin sur Clapton Davis, le garçon le plus cool du collège pour qui Riley a un faible.

Sans vous perdre, et me perdre par la même occasion, c’est ici que j’arrête mon résumé de Detention. Car si à priori la prémisse du film est simple, elle se complexifie de manière exponentielle ou fur et à mesure que celui-ci progresse. Tandis que le tueur risque d’apparaitre à tout moment, les élèves de l’école se font terrasser par Cinderellla qui tue sans discrimination. Ces séquences, qui par ailleurs sont très efficaces, contrastent avec le reste du récit qui demeure sinon coloré, rempli d’une énergie positive et contagieuse. Les images infographiques viennent appuyer le long-métrage en rajoutant des informations supplémentaires sur les personnages ou les situations, une technique efficace et qui aurait pu basculer facilement dans l’inutilité à en devenir agaçante.

Les références à la pop culture d’aujourd’hui et des derniers 15 ans font légions et sont davantage destiné à un public composé de jeunes adultes. Celles-ci défilent à une vive allure et il faut être attentif pour ne pas en manquer une. C’est d’ailleurs au milieu de ce flux continu de gages et de clins d’oeil que des informations vitales au déroulement de l’histoire nous sont transmises, ce qui rend de Detention difficile à suivre, surtout quand le film s’emballe en deuxième partie et que les notions de voyages temporels sont mises de l’avant. Malgré le caractère excentrique du film, les différents genres se marient bien afin de composer une oeuvre homogène et plausible que l’on questionne qu’à de rares reprises. La distribution composée d’interprètes peu connut son juste et leur jeu vraisemblable, une tâche qui était certainement difficile si l’on considère la dimension déroutante du scénario.

Malgré quelques difficultés au niveau de la continuité, on sort de notre visionnement avec le sentiment qu’on a assisté à quelque chose de nouveau qui à su tiré des films culte des dernières années afin d’en ressortir un cocktail très sucré et dense, mais pas moins pour autant rafraichissant.

– Benoit Mercier

Fantasia 2011, Jour 8: Klovn The Movie

Klovn un film danois du réalisateur Mikkel Nørgaard est la suite d’une populaire émission de télévision au caractère humoristique qui a remporté un grand succès auprès du public et qui fut diffusée le temps de 6 saisons au Danemark.

La bonne nouvelle c’est que vous n’avez pas besoin d’avoir vu la télésérie pour vous initier à l’univers de Frank Hvam et Casper Christensen, les deux protagonistes principaux de l’histoire autour desquels se générera une multitude de situations aussi hilarantes que malfaisantes.

Frank vient de découvrir que sa conjointe est enceinte, un évènement qui viendra chambouler la vie de cet «adulescent» qui parvient à peine à s’occuper de lui-même. Pour prouver à sa copine qu’il a l’étoffe d’un bon père, il amènera lors d’une excursion de canot Bo, un jeune garçon de 13 ans dont le couple à la garde durant quelque temps. Cette situation ne fera pas du tout plaisir à son ami Casper qui utilise chaque année ce voyage comme prétexte afin de s’éloigner de sa femme et pour littéralement coucher avec tout ce qui bouge.

La comédie est citée par moment comme un sous-genre auquel il ne faut pas porter un grand intérêt. Comme si rire ne pouvait pas être justifiable le temps d’un film. Il faut dire que le genre a souvent surutilisé les mêmes recettes et qu’il est difficile de dénicher une comédie qui ose se lancer dans de nouveaux sentiers. Ce n’est heureusement pas le cas de Klovn qui sait surprendre en allant s’abreuver dans un type d’humour excessivement mordant et cynique que l’on voit que rarement ici et qui ferait certainement un tollé.

Aucune thématique n’est tabou, que ce soit l’homosexualité refoulée de Casper aux blagues dirigées vers le pénis du jeune Bo, tout est permis. Sans toutefois tomber dans la grossièreté et la gratuité, l’oeuvre traite surtout de sexualité et de perversions diverses en nous projetant dans des situations impossibles pour lesquelles Frank et Casper sont passés maîtres dans l’art d’empirer. L’une des plus marquantes est sans aucun doute celle où Frank, voulant bien agir, offre un « collier de perles » à sa femme endormie et emmitouflée dans les couvertures. Celle-ci se révèle à être sa belle-mère, atteinte à l’oeil par le sperme de son gendre, elle devra porter un cache-oeil pour le reste du film. Nous sommes loin de la comédie québécoise gentille. On se doute bien qu’un humour particulièrement danois vient imprégner l’oeuvre qui traite par moment et sans retenue des sujets comme la pédophilie.

Klovn demeure un film qui ne fait pas dans l’humour de bas étage. Il ne faudrait pas croire en lisant ce compte rendu qu’il s’équivaille aux comédies hollywoodiennes où la simple mention de la sexualité ou celle d’un organe génital a pour but de déclencher le rire. Si le scénario peut-être démesuré et extrêmement comique, ces scènes sont entre coupées de longues séquences où c’est davantage le côté humain de personnages et le malaise qu’ils dégagent qui sont mis de l’avant. En effet, récit est sinon plutôt «calme» et tombe qu’à de très rares reprises dans l’humour outrageux ce qui rend encore plus les scènes comiques est efficaces, puisqu’elles viennent nous prendre totalement par surprise. Cette dimension est enchéri lorsque l’on nous présente sans crier gare des parties de l’homme dans sa nudité la plus complète.

Malgré leurs faiblesses et leur comportement discutable, on demeure attaché aux personnages. Le lien qui se développe entre Frank et Bo est crédible et peut même s’avérer à être touchant.

L’esthétique de l’oeuvre qui n’est pas sans rappeler les téléséries américaines The Office ou Curb Your Enthusiasm était le choix visuel parfait pour nous raconter cette histoire de déchéance profondément humaine. Une comédie qui vous hantera plusieurs heures après votre visionnement… peut-on vraiment dire ça souvent?

– Benoit Mercier

Fantasia 2011, Jour 8: Critique de MUSTANG: Un monde de passions débridées

MUSTANG!!!!! CHEVAL NOIR INDOMPTÉ!!!!
MUSTANG!!!!! PERSONNE NE PEUT TE MONTER!!!!!

Dans les arrières-boutiques en plywood et les routes poussiéreuses de Saint-Tite, il y a un monde de passions sauvages qui ruent dans les brancards. Des secrets, des amours déçus et des colères qui grondent. Johnny Cooper, le grand Sachem du Festival country aimé de tous, est mort horriblement au rodéo, piétiné par Mustang.
Mustang: le cheval noir indompté.
MUSTANG. Que personne ne peut monter. 

MUSTANG est enfermé dans un enclos en exemple, symbole et témoin vivant des mensonges qui sclérosent le village. Mais MUSTANG n’est que le catalyseur du drame. Et MUSTANG, le film, est une découverte sans précédent. Il mérite un culte, un DVD, la trame sonore en 8-track et un laser-disc. Il est inadmissible qui ce magnifique pur-sang galope au loin, narguant les cinéphiles québécois de ma génération, sans que nous ayons eu droit de le monter auparavant.
Si seulement MUSTANG n’était qu’un Western-poutine hybride (le seul en fait) où sont mélangés les genres dans une concoction lourde mais hautement appétissante, ce serait déjà suffisamment bourratif. Mais il est encore plus que ça; c’est un tragédie antique à Saint-Tite. La recette est parfaite: La patate du Western classique , la sauce brune du drame de cuisine québécois et le fromage en crottes de la tragédie antique, permettant la cohésion improbable des éléments précédents. 
Willie Lamothe, le légendaire, joue Dick Lachance, chanteur de country qui n’a rien à voir avec son alter ego. C’est un cowboy fantaisiste (c’est le titre d’une de ses tounes) qui n’aime pas les chevaux. Il arrive avec son groupe au Festival de Saint-Tite pour constater que la mort de son vieux chum Cooper a laissé le village dans un état de dévastation psychologique indéniable. Affublé de ses compagnons de routes, dont le nom moins légendaire et souriant Bobby Hachey, il soupçonne quelque chose de louche. Il fera sa petite enquête  Le groupe de Lachance  a en quelque sorte une fonction de poutinage narratif (poutinarration?): ils sont le chœur grec de la tragédie, les fous du roi et des desperados du verbe au grand cœur.
La Tragédie se met en place: Un maire louche et libidineux joué avec gravitas par Claude Blanchard, Muriel Millard est son épouse fardée comme les clowns de ses peintures impressionnistes, la veuve blessée est Luce Guilbault, la femme fatale de Calgary est campée par Nanette Workman. On a aussi l’indien de service et la petite fille espiègle. Albert Millaire se la joue Western-spag en tant que bad boy tourmenté et Marcel Sabourin est l’idiot du village.  Il est amusant de constater que la parlure populaire de ce magnifique groupe rend la performance de Millaire et Sabourin des plus comiques. Ces deux acteurs de théâtre sont pratiquement incapables  de harnacher le  joual du reste du groupe. Millaire a le regard d’un tueur et l’élocution d’un notaire de Saint-Bruno. C’est hilarant.
Est-ce que Klo, le bad boy du village, saura relever le défi du maire? Pourra t-il monter MUSTANG et ainsi venger Johny Cooper? 
Seule réalisation de Marcel Lefebvre, il signe aussi la grandiloquente trame sonore (je ne déconne pas: c’est de l’immense orchestration mur à mur). Lefebvre est d’abord et avant tout reconnu comme auteur-compositeur pour à peu près tout le monde de Céline Dion (« Une colombe », c’est de lui!) à Jean Lapointe (« Qu’est-ce qui fait donc chanter les p’tits Simard! C’est les poudings…LAURA SECORD » c’est de lui aussi !!!!) 
MUSTANG est traversé de moment de grâce et d’absurdité. Des morts atroces, des regards tout droit sortie d’un Leone qui ne cesse de se répéter sans qu’il y ait le moindre combat, les tounes de Willie Lamothe qui détonnent avec les amples orchestration de Lefebvre. Impossible de déterminer où commence et fini le niveau de conscience qu’avait Lefebvre de son propre projet.
Mais c’est justement l’improbabilité d’une cohésion entre tous ses éléments qui est la grande force du film. Saouler par les trop nombreux whiskies servis à Fantasia, ça prenait la poutine bien grasse et savoureuse qu’est Mustang pour remettre mon foie de cinéphile à la bonne place.
Qu’on se le dise: MUSTANG est un MUST(on veut un Dvd calisse)
Par ailleurs, j’ai une théorie.
Pendant une scène, on voit une statue de Mustang suspendue dan les airs comme si elle volait, cambrée de colère et les yeux rouges de haine.
Je suis maintenant certain que MUSTANG est la véritable inspiration pour le cheval emblématique de Fantasia 2011. Il représente aussi leur volonté secrète de faire passer ce film à l’histoire, comme il se doit.
Parce que Fantaisia est le Mustang des festivals de cinéma: sauvage et indompté.

Doctor Who – Les vraies raisons du départ de Christopher Eccleston

Christopher Eccleston le neuvième acteur à avoir interprété le Doctor, le populaire personnage de la série de science-fiction britannique Doctor Who, a toujours été nébuleux concernant les raisons qui l’on poussées la production après seulement une saison.

Lors d’une conférence qu’il donna au Theatre Royal,  un professeur d’art dramatique demanda à Eccleston les véritables raisons de son départ.

« J’ai quitté Doctor Who, car je n’ai pas pu m’entendre avec les personnes responsables. J’ai quitté à cause de la politique. Je n’étais pas sur la même longueur d’onde qu’eux. Je n’étais pas d’accord avec la façon dont les choses étaient faites. Je n’aimais pas la culture qui s’était développée autour de la série. Alors, je suis parti sur un principe.

J’ai pensé à rester, cela m’aurait rapporté beaucoup d’argent et m’aurait donné une visibilité énorme, mais le prix aurait été de manger beaucoup de [$@#!]. Je ne plaisante pas avec ce sujet. Je ne voulais pas en venir à cela en quelque sorte. Je pense que si vous occupez de votre carrière et… nous sommes vulnérables en tant qu’acteurs et nous sommes constamment humiliés en auditionnant. Mais si vous permettez que cela continu sur une grande échelle, vous allez vous perdre et cette dimension sera présente dans votre travail.

Si vous permettez votre désir de réussite, d’être visible et d’être financièrement en sécurité de prendre le dessus, si vous permettez de jeter des ombres sur vos parents, sur votre éducation, alors vous êtes fini. Vous devez garder quelque chose en retour, pour vous, parce que ce sera présent dans votre travail ».

– Benoit Mercier

Fantasia 2011, Jour 8: Critique de YOU ARE HERE. Espaces canadiens intérieurs à repeindre

Il est facile de se perdre à Fantasia. La quantité de films, les heures de projections, les salles, la planification de sa journée, de son sommeil et de ses repas. Les jours qui se passent  entre le noir et la lumière, le froid et la canicule, la violence gratuite et l’introspection. On fini par s’y perdre un peu, étourdie entre la surcharge d’idée et la redéfinition même de notre espace physique.  En REM toute la journée, des semaines à rêver.On catégorise ce qu’on a vu, on répertorie, quantifie et soupèse. La réceptivité de nos sens est poussé dans des retranchements…labyrinthiques. 

YOU ARE HERE n’est pas seulement une évocation de cet état de désorientation avec lequel le public Fantasien est assez familier. YOU ARE HERE est une expérimentation. Votre cerveau est la souris. Attention-STOP. Je ne dis pas que le film est expérimental; c’est littéralement une expérience, un mécanisme méta fictionnel et fractal aux contours escheriens. Vous allez obligatoirement vous y perdre; la carte de ce territoire cinématographique est tracée sur un miroir craqué que vous devez regarder avec une loupe et une bougie. C’est aussi, fort probablement, le film le plus élusif et unique présenté à Fantasia cette année. Bien sur, il conviendra probablement plus aux gens affamés par des questions qui en apportent deux autres, aux passionnés de puzzle, de labyrinthes, d’énigmes et de maladies mentales. Les autres auront droit à un mindfuck d’une qualité indéniable. Je sais pour ma part que c’est la grande découverte du Festival pour au moins trois personnes: le programmeur Simon Laperrière, moi et l’autre.
Un résumé est forcément inutile mais l’exercice est néanmoins irrésistible. Une porte donnant sur le vide à un étage inaccessible d’une gratte-ciel. Des expériences sur le cerveau se passant dans  une pièce vide. Une archiviste accumulant des documents audiovisuels apparaissant sur son chemin. Une prothèse oculaire qui change le monde. Un conférencier qui vous met en garde de suivre le point rouge de son laser. Tous ces éléments sont reliés  par d’infimes détails dans un réseau de filaments narratifs aux tensions variables. 
Vous êtes directement responsable de votre itinéraire. Si jamais vous vous sentez perdu, ne perdez pas de vue que vous êtes ici.

 Amalgame physique (et mental) de Cronenberg, Egoyan et André Sauvé, le réalisateur Daniel Cockburn investi sa métafiction d’un généreuse dose d’angoisses et de névroses. De sa propre déclaration, son film est une exploration sinueuse d’une crise existentielle et matérialiste où il a jadis failli se perdre par excès de causalités. 

À  mon sens, il y a quelque chose de typiquement canadien dans le film de Cockburn, des angoisses typiquement locales, situées entre les contraintes budgétaires, la crise identitaire et un obsession nationale voilée gravitant autour de la notion d’espace (Du Spider de Cronenberg jusqu’aux films de Vicenzo Natali…le Canada fait les meilleurs huis-clos en plein air. La perte, l’oblitération, la contraction et la dilatation de l’espace; un thème omniprésent dans la cinématographie canadienne (vous pouvez écouter notre émission sur le sujet ici même pour en avoir le cœur net). On y trouve forcément aussi une mélancolie urbaine délicieusement torontoise. Cockburn deviendra assurément une réalisateur canadien à suivre là où il voudra bien se rendre

Je terminerais sur cette blague, au mécanisme typiquement canadien; C’est une fois l’espace, le temps et l’esprit qui rentre dans un bord. L’esprit se tasse. Le temps passe de l’autre bord et rentre dans l’espace. Si vous riez, c’est que VOUS ÊTES ICI et ce film est décidément dessiné pour vous. 
Un gros merci à Simon Laperrière: ces obsessions personnelles sont responsable de l’apparition de ce film au Festival.
FRANCIS OUELLETTE

La deuxième saison de The Walking Dead dans toute sa gloire!

La voici, la voilà la bande-annonce de la deuxième saison de la populaire série de The Walking Dead.

D’une durée d’environ 4 minutes, cette bande-annonce vient tout juste d’être présenté au Comic-Con International qui se déroule ce weekend à San Diego.

The Walking Dead
sera de retour sur les ondes des AMC à compter du 16 octobre prochain.

– Benoit Mercier

Premier cliché de Prometheus

Un premier cliché provenant de Prometheus, un long-métrage de science-fiction se déroulant dans le même univers cinématographique que le film Alien de 1979.

Plus de détails concernant le projet pourraient émerger aujourd’hui lors de la conférence de Fox organisé dans le cadre du Comic-Con International de San Diego.

Réalisé par Ridley Scott et mettant en vedette Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba et Guy Pearce, Prometheus prendra l’affiche en salle à compter du 8 juin 2012.

– Benoit Mercier

Fantasia 2011, Jour 6: Critique de WICKER TREE-The Wicker horror picture show

The Wicker man. Le nom lui même est maintenant synonyme de légendes.
Tout a été attribué à The Wicker man: Citizen kane des films d’épouvante, porte étendard d’un renouveau païen, film fondateur de l’horreur folklorique. De biens grosses épithètes à porter. Vous qui lisez ceci, je sais que vous n’avez pas à vous faire résumer le film. Même si vous ne l’avez pas vu, vous savez assurément de quoi il en retourne.
38 ans plus tard, Robin Hardy vient présenter sa suite, The Wicker Tree, devant un public de Fantasiens émus. Digne, élégant et impeccablement british, Hardy a eu droit à une ovation, un moment émouvant et mérité. 
J’étais de ceux là qui se tenait debout. 
Malheureusement, je me mentais quelque peu à moi même. Voyez vous, je me suis toujours demandé si Wicker man était un film qui avait parfaitement saisi l’esprit de son époque par accident, si le public n’avait pas surdimensionné son propos. Je vais même me permettre un sacrilège de circonstance: Se pourrait-il que Robin Hardy soit l’homme d’un seul film et qu’il fut au bon endroit au bon moment, un one trick poney? C’est ce qu’on allait voir.
On savait que la suite n’en serait pas une, qu’elle serait une sorte d’extension thématique. L’histoire reste fondamentalement la même: au lieu d’un policier qui enquête, c’est maintenant un couple de jeunes évangélistes bien tarés qui vont faire une petit tour dans les landes écossaises, question de convertir les païens. Ils sont vierges et s’aiment presque autant qu’ils aiment Jésus. Elle est chanteuse, blonde et ressemble à s’y méprendre à une jolie petite truie sacrificielle (casting d’enfer). Il est cowboy, blond et c’est un grand dadet musclé plein de bonnes intentions. Si les gens qui habitent le village sont accueillants, on devine qu’il ne le sont pas parce qu’ils ont envie folle d’être convertis.
Le personnage inoubliable du patriarche tenu par Christopher Lee, Lord Summerisle (qui a un caméo de circonstance dans le film), est remplacé par un dénommé Sir Lachlan, responsable de la centrale nucléaire du village et de l’infertilité des villageois. L’homme d’osier du titre est désormais un arbre. Voilà le topo.

« It’s okay to laugh » avait annoncé Hardy avant le commencement du film. Et pour cause. 
Wicker man n’est pas qu’une comédie. C’est presque un musical. Entre les chansons pieuses de country chrétien et les ritournelles grivoises des écossais. On a parfois l’impression de regarder une relecture de Wicker man façon Rocky Horror picture show. Une occasion en or pour Hardy de se moquer de la foi en général et en comparaison, Wicker tree enchaine coup sur coup les gags absurdes et joue à fond la carte du clivage culturel. Quelques bonnes observations sur les dangers de la foi, des deux cotés, cependant.
Alors que la suite de Hardy dévoilait son enchevêtrement de blagues, de chansons et de commentaires agnostiques, une chose devenait clair: Après le 11 septembre, le sida et Oprah, la pertinence de cet univers s’est quelque peu fanée. En ce sens, le choix de Hardy est justifiable, celui de revoir son grand film avec un filtre satyrique. Pour cette raison, une autre chose devenait claire. Hardy n’a jamais eu la moindre  sympathie pour le idées païennes de son film de 73. Cette théorie sera confirmée par la discussion du lendemain qu’il aura devant public  avec Richard Stanley sur la foi au cinéma (nous vous donnerons un compte rendu de l’événement bientôt). 

Est-ce que The Wicker tree est un ratage? Peu s’en faut. Il faut avouer un chose: par affection pour Hardy et les bons souvenirs qu’il nous a tous procuré,les opinions des critiques sont plutôt douces.   Dans cette petite satire suranées, il y a les échos lointains d’un film culte qui aurait gagné à ne pas avoir de remake…et encore moins une suite.

-FRANCIS OUELLETTE

La séquence d’ouverture originale de Superman Returns

Il y a quelques semaines, nous vous rapportions un extrait d’une séquence d’ouverture coupée au montage pour le film Superma Returns du réalisateur Bryan Singer.

Voici maintenant une version de meilleure qualité de cette même scène qui aurait selon la rumeur coûtée 10 millions à réaliser…

On peut retrouver cette scène sur la nouvelle édition DVD et Blu-ray du long-métrage.

– Benoit Mercier

The Avengers – L’armure de Captain America

À la table de Marvel Comics, les visiteurs du Comic-Con International de San Diego auront la chance ce weekend de voir sur place la réplique de l’armure que portera Chris Evans en tant que Captain America dans le film The Avengers du réalisateur Joss Whedon.

Celle-ci diffère légèrement de celle qu’il porte dans le film de Captain America : The First Avenger qui sort aujourd’hui en salle.

Marvel a également profité du cadre de la convention pour lancer des illustrations exclusives créées par l’artiste Ryan Meinerding.

– Benoit Mercier

Une affiche et un site web pour The Avengers

À la veille de l’ouverture du Comic-Con International de San Diego, Marvel a lancé le site officiel du film The Avengers du réalisateur Joss Whedon.

En plus du nouveau portail virtuel, la première affiche du long-métrage vient d’apparaître sur les intratubes!

Réalisé par Joss Whedon, The Avengers sortira en salle le 4 mai 2012. Le film mettra en vedette Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Jeremy Renner, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson ainsi que Samuel L. Jackson.

– Benoit Mercier

The Hobbit – Le groupe complet des nains révélé

En plus du troisième vidéo de production de The Hobbit offert par le réalisateur Peter Jackson, nous avons droit depuis hier à une image sur laquelle est présenté le groupe complet des nains qui accompagnera Bilbo lors de son périple.

Réalisé par Peter Jackson, la première partie du film, Hobbit : An Unexpected Journey, sera diffusée en salle à compter du 14 décembre 2012. La deuxième partie quant à elle, The Hobbit : There and Back Again, sera projetée un an plus tard à partir du 13 décembre 2013.

– Benoit Mercier