Fantasia 2015 – The Blue Hour

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Rares sont les œuvres thaïlandaises qui se rendent jusqu’à nous; en pensant rapidement, on pourrait ne nommer que le film d’arts martiaux Ong Bak et quelques court-métrages publicitaires fort émouvants qui connaissent un certain succès sur la toile. The Blue Hour d’Anucha Boonyawatana, qui fait actuellement le tour des festivals dont Fantasia et la Berlinale, rejoint non seulement ce groupe d’exceptions, mais il nous surprend par son genre : un drame d’horreur homosexuel.

Onthakan (son titre originale) présente les (més)aventures de Pam, un adolescent gai qui se fait battre par ses confrères de l’école et qui se fait rejeter par sa famille. Il trouve refuge dans les bras du mystérieux Phum qu’il a rencontré sur l’internet et dont ils se donnent rendez-vous dans une piscine abandonnée qui serait, selon ce dernier, hantée par des esprits. Leur relation se développera plus loin que la simple aventure d’un soir promise et ils retourneront à cette piscine qui deviendra de plus en plus effrayante. Enfin, le tout prend une tournure encore plus noire dans un dépotoir lorsque la soif de vengeance fait surface. (Le drame plane au-dessus de Pam comme un vautour dans ce film aux cinquante teintes de bleu.)

The Blue Hour est une œuvre intimiste où l’horreur demeure des plus fines, mis à part pour un quart de seconde. En fait, tout dans ce film est suggérés plutôt que montrés (comme les rares scènes de sexe) et plus le récit avance, plus on progresse dans les eaux troubles du suspense sans jamais, au grand jamais quitter toutes les sortes de tensions.

Le jeu des acteurs est correct, mais les côtés techniques sont plus que maîtrisés. Et le choix des décors est plus que réussi; outre les diverses tensions, le film repose beaucoup sur ces lieux.

The Blue Hour est un film parfait pour le circuit des festivals et une superbe carte de visite pour son audacieux réalisateur (et coscénariste) dont il s’agit de son premier long métrage. Malheureusement, le rythme lent et la longueur excessive du film (96 minutes alors que le tout aurait pu être une dizaine de minutes plus courtes) et la promesse d’une véritable horreur qui ne se matérialise pas font de cette œuvre non pas une œuvre à éviter, mais qu’à considérer. Malgré tout, The Blue Hour se mérite une belle note.

– ‘xim Sauriol