Conan le canonisé: une émission du 7ème antiquaire sur le plus grand des barbares

C’est sous l’égide du tâcheron Marcus Nispel (Pathfinder, les remakes de Texas Chainsaw massacre et Friday the 13th) que le barbare reviendra brandir son  glaive au cinéma dans quelques jours. Les attentes ne sont pas élevées et la bande-annonce en a découragé plus d’un. Pourtant, Nispel semble s’être fait un devoir de devenir LE réalisateur de films où de très grosses brutes tranchent du monde avec leur gros engin contondant. On verra bien…

En attendant, posez vous la question: que savez vous de Conan?

Le personnage est omniprésent depuis les années 30 dans tous les médiums narratifs, du cinéma à la télé, des comics aux jeux vidéos. Il est LA figure de proue du sous-genre de la  Heroic fantaisy. Pourtant, aucun de ces médiums (exceptés quelques uns des comics récents) n’a adapté la moindre histoire de son créateur Robert E. Howard. Le Cimmérien tel que vous le connaissez est un amalgame d’une multitudes d’influences. Les Conans se suivent mais ne lui ressemblent pas. Il faut rectifier tout ça.

Cette semaine au 7ème antiquaire, une émission complète sur le personnage: sa genèse, son créateur et ses différentes incarnations. Vous êtes un néophyte? C’est un must! Si vous êtes un geek qui a fréquenté Conan en dilettante, c’est un devoir! Si vous êtes un fin connaisseur, on va vous surprendre quand même.

Conan est l’affaire de tout le monde.

CLIQUER SUR LA PHOTO du bas pour lire notre papier sur le sujet et pour écouter notre émission… ou alors, au nom de Crom, nous vous maudirons jusqu’aux confins de l’Hyborée, gringalets bons pour la pitance et les becs de corbeaux.

-FRANCIS OUELLETTE

http://www.youtube.com/watch?v=6PQ6335puOc&feature=related

Who watches the incredibles?‏

Dernièrement, une envie folle de regarder Watchmen me saisit. Je ne perd pas une seconde et je pop le blue ray dans le trucmuche. Vous le devinez, je ne fais aucunement partie des nombreux détracteurs du film. J’ai l’ai beaucoup vu et il continue de m’enchanter.

Un brin d’excitation quand le film commence avec des documents d’archives nous montrant en condensé l’histoire des grands super héros. Ensuite, de l’ancienne génération, nous sommes introduit à la nouvelle. Dès le départ, sans que nous le sachions, des rangs de cette génération nous proviendra le plus dangereux des vilains, un mégalomane blond avec un petit masque plein de ressource qui ourdit des sinistres plans de domination mondiale.

On enchaîne…un crime crapuleux est produit dans un building, accompagné d’une chute bien emblématique.


Par le biais
des médias, nous apprenons que les héros ont eu par le passé à se retirer, forcés par le gouvernement et la pression d’un public réfractaire. Les médias en feront craquer plus d’un…

En fait, la population en a tellement marre des capes qu’elle brûle publiquement des effigies de super héros…

C’est sans compter ceux qui sont morts par accident, trop galants et stupides…le cape coincée à la mauvaise place…
Cette situation est gérée secrètement par nul autre que Richard Nixon qui fait collaborer encore secrètement certain héros.
Le film porte une attention toute particulière à un héros bedonnant et nostalgique de ses années d’héroïsme. Ses capacités sont grandes mais il est figé de peur dans son quotidien et les breloques de son passé d’aventurier.

Les vieux héros se réunissent pour évoquer avec humour des savoureuses anecdotes de super vilains…il est moins question pour ces héros de sauver des vies et de combattre le crime que de se souvenir d’une époque où tout était possible et excitant.

En entendant un signal de radio de police à propos d’un incendie, enhardis par leurs anecdotes, les héros décident d’intervenir et sauvent les gens…

Ce retour à l’aventure permet à nos héros de retrouver la…vigueur d’antan.
Mais le pire reste encore à venir: nos héros apprennent que les super héros du passé disparaissent mystérieusement peu à peu. Quelqu’un connaissant leur identité secrète serait-il responsable?
Ils vont demander de l’aide à un vieux compagnon du passé, riche à craquer, un peu mégalo, qui vit dans un building qui célèbre les icônes héroïques du passé.

Nos héros apprennent que l’un des leurs est à la tête d’un sinistre complot incluant une grosse pieuvre expérimentale et l’assassinat des super héros survivants…ils tentent de déjouer le complot en se rendant dans la base du vilain jadis héros, immense complexe situé au coeur d’un environnement inhospitalier.


Notre vilain veut faire sauter la ville avec sa pieuvre et faire passer la blâme sur le dos des héros. Selon une vaste et complexe mise en scène, il deviendrait lui même un héros en aidant à rebâtir les dommages. Le long travail d’une vie à comploter…

À toutes les fois que je regarde Watchm…wait. Wait… a little…minute…

-FRANCIS OUELLETTE

Big man Japan

 

Le 7ème est un maniaque des kaiju eiga, les films de monstres géants japonais. Question de remettre les pendules à l’heure sur un genre trop souvent décrié par une certaine intelligentsia bourrée de préjugés qui n’en a probablement pas vu un seul, nous avions fait jadis une émission — que dis-je? — deux émissions sur le sujet; Ishiro Honda, le créateur du genre, et sa célèbre progéniture, Godzilla. Pour l’occasion, nous avons même chanté un blues d’Alan Moore sur le grand saurien, Tramplin’ Tokyo. A Capela. Oui madame. (vous pouvez les écouter les émissions en cliquant respectivement ici et ici).
Nous attendions évidemment Big Man Japan avec impatience. Son absence au festival Fantasia nous a semblé de mauvais augure. Puis, le film est sorti, dans une relative indifférence. Quelques critiques timides, d’autre hautaines. Et hop…un petit DVD discret débarque sur les étalages. L’engouement général pour l’ovni nippon, si engouement il y avait, s’est rapidement estompé.
C’est donc plus ou moins appréhensif que je regardai le film hier.
Flabbergasté. Rien de moins. Ce n’était assurément pas le film attendu.
Si Ozu avait fait son kaiju eiga, Big man Japan aurait été le résultat. Ce n’est rien de moins que le Tokyo Story des films de monstres géants. Mais non, je ne blague même pas. Pour la petite histoire: Masaru Dasaito est le dernier d’une longue lignée de défenseurs du Japon. Quand des monstres veulent détruire Tokyo, c’est lui qu’on appelle. On l’envoie dans une centrale énergétique expérimentale où on le gonfle et le transforme en géant. C’est un héros. Tout le monde s’en contrefout. C’est un fonctionnaire. C’est une blague. On le déteste, on le trouve plus nuisible que vraiment héroïque. Un genre de Hancock géant et obèse en caleçon.

Entre une beuverie de karaoké et une transmutation, des documentaristes suivent son quotidien banal, ses relations ruinées. Tout ça ponctué de combats avec des kaijus plus nuisibles que dangereux et particulièrement étranges (l’un d’entre eux est un gros pied surmonté de la tête du comédien Riki Takeuchi, un habitué de Takashi Miike).

Ce qui fait le charme de Big man Japan, c’est la mélancolie qui accompagne le propos déconstructiviste du récit. En 1977, Robert Mayer, un romancier inconnu, écrivait un chef d’oeuvre de pathos suivant un super héros bedonnant, banlieusard, à la retraite, intitulé Superfolks. Loin de se douter que tous les grands du comic suivraient cette approche, d’Alan Moore à Grant Morisson, Mayer fut un des premiers à effleurer le thème avec le brio nécessaire pour convier autour des ces archétypes des petites tragédies de l’ennui. The Incredibles, The Sentry, Dark Knight Returns… avant, il y a eu Superfolks. C’est précisément l’approche de Mayer qui est préconisée par Hitoshi Matsumoto, le réalisateur du film.

Il est tentant de comparer le film à Watchmen. L’approche est similaire. À l’idéalisme patriotique des années 60, on oppose l’indifférence cynique de notre époque. Au Japon comme partout ailleurs, le super héros n’inspire plus confiance. On ne le craint même pas. Les combats de Big man Japan bloquent les rues quelques minutes, coûtent des millions en dommages… et il doit faire des pieds et des mains pour que tout le monde puisse voir les publicités qui ornent son torse, question de payer pour tout ça. Son rituel de transformation sacré, jadis crucial, est désormais considéré long et fastidieux, vidé de son essence (l’allusion au Sumo est évidente).

C’est le crépuscule des idoles façon niponne, la déconstruction d’un genre, la perte des idéologies, des repères et des traditions. Les héros du passé, déphasés moralement, n’ont plus leur place dans un monde qui est, tout compte fait, assez indifférent à sa propre survie. C’est aussi probablement un e réflexion sur le cinéma japonais, qui doit se faire plus violent, plus bruyant chaque jour (symbolisé par les étranges kaijus) pour garder l’intérêt de son jeune public. Mais par dessus tout, c’est un film sur la perte de la mémoire, personnelle et collective.

-FRANCIS OUELLETTE

Jour 7 – Fantasia 2009

Mutants_David MorleyDieu s’est reposé le septième jour et bien moi ce fut le sixième. Après une journée d’absence, je reprends en main ma caméra et ma couverture (à ma façon) du festival Fantasia.

J’adore croiser quelqu’un à la sortie d’une projection de film. Parce que ça me fait plaisir de piquer une jasette avec la personne, mais aussi parce que je peux en profiter pour lui demander ses impressions sur le film fraîchement visionné.

Oui, ça m’enlève de la job, maudit que je suis paresseux! Certains reconnaîtront dans la vidéo ci-dessous, Monsieur Jean-Michel Berthiaume, ancien Mystérieux étonnant et coanimateur de L’ÉMISSION de cinéma à CHOQ.FM, Le septième antiquaire. Il nous partage dans le court extrait qui suit ses impressions sur le festival et bien sûr son enthousiasme légendaire.

Et moi sur Slam-Bang…

– Benoit Mercier