Dès le premier coup d’oeil, on sait qu’Erik n’est pas un enfant de coeur. Plus que la moto et les nombreux tatouages, c’est surtout son regard qui trahit un lourd passé qu’il tente, avec un certain succès, de laisser derrière lui. Sa nouvelle vie se porte plutôt bien; sa relation avec Julia s’épanouit et il se rapproche de la jeune fille de celle-ci. Puis un jour, pendant un pause cigarette, Erik aperçoit un homme, la tête dissimulée sous un capuchon, qui semble l’épier. L’homme apparaît à nouveau, plusieurs fois, et de plus en plus près d’Erik qui se rend compte qu’il est le seul à le voir. Erik a-t-il finalement perdu la tête? Est-ce que la figure est un message de son passé?
Ce qui impressionne, dès les premières minutes de Stereo, est la perfection avec laquelle l’ambiance de ce film a été construite. La trame sonore, la photographie et la direction débordent de style et nous transportent directement dans l’univers d’Erik; un univers incertain, fragile et dangereux. On y voit l’influence certaine de plusieurs films (principalement Fight Club et A History of Violence) mais le résultat est génial et inventif. Moritz Bleibtreu, qu’on a connu en 1998 avec le rôle de Manni dans Run Lola Run, livre ici la performance de sa carrière, intense et troublante. Un film cérébral avec un scénario intelligent qui se culmine en scènes d’une grande violence mais qui, ultimement, lance son plus grand coup de poing droit au coeur. À voir.
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut assister, avec des centaines de nos amis, à la représentation d’une version restaurée en haute-définition d’une oeuvre qui a pratiquement inventé le film d’horreur moderne, en présence de son réalisateur. Le Festival Fantasia a permis à une salle remplie d’admirateurs de vivre précisément cette expérience hier soir.
Le festival a profité de l’occasion pour remettre à Tobe Hooper un prix pour l’ensemble de son oeuvre. Les films de Hooper (The Texas Chainsaw Massacre, Poltergeist, Salem’s Lot, entre autres) ont révolutionné le cinéma d’horreur et ont marqué plusieurs générations par leur réalisme, leur cruauté et leur cynisme. L’homme semble pourtant très heureux aujourd’hui et s’est prêté au jeu de la session de questions avec plaisir, nous offrant plusieurs anecdotes sur le tournage de The Texas Chainsaw Massacre, dont plusieurs absolument dégoûtantes. De plus, il a fait une énorme surprise à son public en emmenant avec lui une copie 35mm de la suite du film, The Texas Chainsaw Massacre 2, que les spectateurs ont pu voir gratuitement après le visionnement du film original.
Si la majorité de la salle était composée d’admirateurs connaissant manifestement le film par coeur au grand complet, on y comptait quand même quelques curieux qui avaient sauté sur l’occasion pour enfin voir le grand classique. Je peux affirmer sans aucun doute que tout le monde a été grandement satisfait. La restauration est magnifique et une attention toute particulière a été portée à conserver l’apparence un peu vieillote et abîmée de l’image. N’ayant pour ma part pas visionné The Texas Chainsaw Massacre depuis plusieurs années, j’ai eu l’impression de le voir pour la première fois, avec tout le plaisir que cela implique pour l’amoureuse du cinéma de terreur que je suis.
Tobe Hooper a dit hier avoir écrit The Texas Chainsaw Massacre suite à son sentiment de désillusion au début des années 1970. Watergate, la guerre du Vietnam, la situation économique des États-Unis, « Je croyais qu’on nous disait la vérité… mais on nous mentait« . La critique sociale qui en découle est, tristement, toujours d’actualité. C’est une des raisons pour lesquelles le film vieillit si bien. La suggestion et l’imagination sont les moteurs de l’horreur, beaucoup plus que l’hémoglobine (même s’il n’en manque pas) dans ce film et nous rappellent qu’en 2014 autant qu’en 1974, la peur la plus forte demeure toujours celle de l’inconnu.
L’industrie du cinéma inspire d’étranges et grandioses histoires depuis le tout début de son existence. Un nombre incalculable de jeunes acteurs et actrices les yeux plein d’espoir s’y rendent tous les jours, prêts à vendre leur âme pour un petit morceau de succès, pour la reconnaissance de leur talent, pour un jour se voir sur un grand écran.
Sarah attend encore sa chance. Elle occupe un emploi assommant comme serveuse dans un resto pour pouvoir se permettre son appartement à Hollywood et court à toutes les auditions qu’elle peut trouver. Les échecs accumulés lui pèsent, elle se trouve moche et n’arrive pas à vraiment connecter avec ses amis, eux aussi des aspirants du milieu. Son destin semble tourner lorsqu’une maison de production de films d’horreur la rappelle pour une deuxième audition. D’accord, ils sont un peu étranges et demandent d’elle des performances peu orthodoxes mais c’est le succès qui cogne à sa porte, Sarah en ai convaincue et elle ne le laissera pas passer. Elle verra son nom sur l’affiche, coûte que coûte…
Starry Eyes m’a ébranlé. C’est un film difficile à regarder par moment, particulièrement grâce à ses effets spéciaux visuels incroyablement réussis, mais aussi par les intenses émotions si fidèlement rendus à l’écran. La performance de Alex Essoe dans le rôle principal de Sarah est hallucinante et a du être très épuisante pour l’actrice, une toute nouvelle venue sur la scène. Je n’aurais jamais deviné que Kevin Kolsch et Dennis Widmyer, les réalisateurs et auteurs du scripts, ont eu recours à Kickstarter pour fonder le film. On y voit des références à de nombreux classiques (Possession de Zulawski, l’horreur biologique de Cronenberg, les slashers des années 1970 et 1980 et même un peu du nihilisme de Fight Club) mais l’ensemble est original et réussi.
Porté par une magnifique trame sonore toute en synthétiseurs menaçants (disponible sur album vinyle bientôt), Starry Eyes nous emmène au plus profond des dessous étranges d’Hollywood et, ce faisant, nous offre un des meilleurs films d’horreur de l’année.
Vous considérez-vous quelqu’un de naïf? À quel point pourriez-vous faire confiance à un inconnu? Vous risquez de reconsidérer vos réponses suite au visionnement de Creep.
Aaron, cinéaste un peu cassé, accepte une offre trouvée sur Craigslist. La tâche semble assez simple: suivre Josef avec sa caméra pour documenter une journée de sa vie. Dès leur rencontre dans un chalet isolé au milieu des montagnes, Josef s’empresse de le serrer dans ses bras pour ensuite lui expliquer qu’il est atteint d’un cancer incurable et qu’il souhaite laisser un vidéo souvenir pour le fils que sa femme et lui attendent. À l’agenda on retrouve une marche en montagne, un bain et un repas de crêpes. Aaron, tout comme nous, se découvre une certaine pitié pour Josef mais plus la journée avance, plus son comportement devient excentrique et la situation prend rapidement un tournant inquiétant.
Creep est le bébé de Patrick Brice et Mark Duplass, qui jouent Aaron et Josef respectivement. Le duo a écrit, réalisé et produit en partie ce film dans lequel ils interprètent également les deux seuls personnages. La majorité des dialogues ont été improvisés et le tout a probablement coûté des peanuts. Les films à micro-budget sont rarement mes favoris, on ressent souvent les lacunes dans le scénario ou le jeu des acteurs. Creep pourrait bien me faire changer d’avis. Le film aurait pu aussi s’appeler Malaise parce que c’est principalement ce que vous allez ressentir en regardant la relation entre Aaron et Josef varier entre l’indifférence, l’incompréhension, la panique et la compassion. La salle entière était au prise avec des rires nerveux et ce, du début à la fin. Le personnage de Josef trouble profondément et Duplass joue à la perfection ce gars étrange avec des manières singulières qui met tout le monde mal à l’aise. À l’instar d’Aaron, le public n’est jamais prêt à trancher; est-il simplement drôlement différent ou vraiment dangeureux?
Creep est un film caméra à l’épaule sans fantômes, sorcière ou démon mais qui s’avère très drôle et absolument terrifiant.
The Pact, le premier long métrage de Nicholas McCarthy, a été présenté au Festival Fantasia en 2012 et sa bande-annonce avait grandement piqué mon intérêt. Malheureusement, le film lui-même s’était avéré une déception, malgré de visibles bonnes intentions se culminant en une finale complètement invraisemblable. Lorsque j’ai appris que McCarthy était de retour cette année avec At the Devil’s Door, j’ai décidé de lui donner une seconde chance. Après tout, The Pact n’avait peut-être souffert que d’un manque d’expérience.
At the Devil’s Door raconte l’histoire de Leigh, une jeune agente immobilière qui se voit confier la tâche de vendre une maison avec un passé plutôt sombre. Lors d’une visite, elle y croise une jeune fille portant un imperméable rouge, l’air complètement misérable. Leigh voudra lui venir en aide mais, ce faisant, ouvre la porte à une force inquiétante qui s’immiscera dans sa vie et celle de sa soeur, Vera.
Voilà, du moins, le synopsis pour une partie du film. At the Devil’s Door se promène entre les époques et les protagonistes à grande vitesse et sans finesse dans ses transitions. Le tout est monté de façon incroyablement maladroite et empêche ses personnages de se développer proprement. L’ambiance est toutefois réussie jusqu’au troisième acte, où le scénario fait de tels bons qu’on ne peut s’empêcher de rire d’incrédulité.
J’aurais du me fier à mon instinct. At the Devil’s Door n’est pas une amélioration du début décent mais imparfait qu’était The Pact. C’est même un pas vers l’arrière, confus et ponctué de moments de tensions mal exploités. Une porte qui n’aurait jamais du être ouverte.
Après le succès retentissant du suspense d’action The Man from Nowhere, le réalisateur Jeong-beom Lee s’est retrouvé devant tout un défi; satisfaire l’appétit grandissant de ses nouveaux fans internationaux avec un nouveau film tout aussi enlevant que celui qui a fait sa réputation. La pression était énorme et Lee n’a pas tout à fait livré la marchandise.
Gon est un gangster endurci, qui a grandi dans un pays qui n’était pas le sien après avoir été abandonné par sa mère. Il est maintenant un as dans son domaine, un assassin discret et efficace. Seulement, son dernier job a mal tourné. Gon, qui ne fait jamais d’erreur, tue involontairement une fillette innocente. Encore sous le choc quelques semaines plus tard, il se voit confier la mission d’abattre la mère, qui est au beau milieu d’une gigantesque arnaque financière sans le savoir. Pour la première fois de sa vie, Gon envisage désobéir aux ordres pour sauver la mère de sa victime. Les larmes et le sang couleront à flots.
Les scènes d’actions de No Tears for the Dead sont époustouflantes. Le cinéma coréen filme la violence avec une énergie pure et puissante, comme personne d’autre ne sait le faire. Dans ce film, par contre, les scènes à couper le souffle sont peu nombreuses et on doit souffrir un montage souvent insensé pour être trop rarement récompensé. J’imagine qu’on voulait augmenter l’attrait international de la production en imaginant un personnage principal qui aurait grandi aux États-Unis et en filmant plusieurs moments entièrement en anglais. Seulement voilà, de toute la distribution, un seul acteur était crédible dans la langue de Shakespeare et Dong-gun Jang, dans le rôle principal, était probablement le pire. On n’y croît jamais à cette histoire d’enfance au Minnesota.
La multiplications des personnages trop nombreux et inutiles ainsi que les dialogues risibles (surtout en anglais) n’aident en rien à garder le spectateur intéressé. Ce qui devrait être un crescendo vers la finale (somme toute spectaculaire) est plutôt une interminable valse entre des gangsters minables et une femme misérable. Au beau milieu; Gon, qui distribue de sales raclées mais qui perd pas mal de temps à hésiter avant de le faire. Vaut mieux regarder The Man from Nowhere à nouveau et attendre que les meilleurs « pètage de gueules » de No Tears for the Dead se retrouvent sur YouTube.
Ah, l’amour. On dit qu’il est aveugle et plus fort que tout. Paul et Bea, les protagonistes de Honeymoon, viennent à peine de célébrer leur mariage qu’ils devront mettre à dure épreuve ces belles préconceptions sur la puissance des sentiments que l’on éprouve pour l’être aimé.
C’est dans un joli chalet dans les bois québécois que nos tourtereaux ont décidé de passer leur lune de miel. Intensément amoureux et heureux, ils vivent leurs premiers jours comme mari et femme dans un tourbillon de sexe, de rires et plein-air. Puis une nuit Bea disparaît et Paul, paniqué, la retrouve nue et seule au beau milieu de la forêt. Dès cet incident, le comportement de sa fiancée devient de plus en plus étrange et inquiétant, au point où Paul ne reconnaît plus du tout celle qu’il a marié seulement quelques jours auparavant. Qu’est-ce qui pousse Bea à agir si bizarrement? Pourquoi oublie-t-elle un matin comment faire du café? Que s’est-il réellement passé dans les bois cette nuit-là? Et, surtout, jusqu’où Paul est-il près à aller et qu’est-il prêt à croire par amour?
J’écrivais récemment dans une autre critique que l’horreur c’est transformer le quotidien en terrifiant et quoi de plus près de nous que l’être aimé? Quand la personne qui partage votre vie, celle à qui vous avez juré confiance et amour, devient quelqu’un d’autre et pose des gestes que vous ne reconnaissez pas, il n’y a franchement rien de plus affolant. C’est pourquoi Honeymoon fonctionne à merveille sur papier. Malheureusement, le premier acte m’a semblé interminable, j’ai senti qu’on voulait tellement me convaincre que Bea et Paul était un petit couple parfait, avec si peu de subtilité que ça en devenait caricatural et donnait l’effet contraire. J’ai deviné le dénouement dès le premier événement étrange et j’ai donc du attendre patiemment que le personnage principal fasse de même, alors que les indices n’étaient absolument pas subtils.
Honeymoon aborde un thème intéressant mais qui a souvent été exploité, souvent avec de meilleurs résultats, et n’y apporte rien de nouveau. La morale que j’ai retenu? Ne choisissez pas les forêts québécoises pour votre lune de miel!
Le réalisateur Jim Mickle est surtout connu pour son travail dans le domaine de l’horreur. Mulberry St, Stake Land et We Are What We Are étaient tous de terrifiants films, pour de très différentes raisons. Avec Cold in July, il nous démontre à quel point quelques minutes de notre vie peuvent dramatiquement altérer le reste de nos jours.
Dans un Texas de la fin des années 1980, Richard Dane (Michael C. Hall) mène une existence tranquille, à la limite de l’ennuyant. Encadreur de profession, père d’un jeune garçon et mari dévoué, il détonne légèrement avec son environnement et son époque, où les hommes sont des cowboys et des machos. Lorsqu’un cambrioleur fait effraction chez lui, Rich s’arme nerveusement du fusil de son défunt père et abat le bandit, par réflexe involontaire. Complètement secoué par son geste, il n’est pourtant pas au bout de ses peines. Le voleur avait pour seule famille son père, un ex-détenu qui vient tout juste de sortir de prison et qui cherche maintenant à venger la mort de son fils unique. L’univers de Richard Dane est sur le point d’être complètement basculé.
Ce film, jusque dans son âme, est une lettre d’amour du réalisateur au cinéma des années 1980. La trame sonore est délicieuse, rappelant la musique de John Carpenter pour Halloween, les meilleurs morceaux de Giorgio Moroder ou, plus près de nous, ce que nous offre le groupe montréalais Le Matos. L’esthétique, l’histoire et même les personnages nous ramènent tous à une époque où les films d’action étaient plus simples, où les bons gars étaient des machos au grand coeur et conduisaient une Cadillac. La présence même de Don Johnson dans la distribution prouve les intentions de Mickle, qui réussit complètement à nous transporter dans le temps.
Là où le réalisateur perd pied, c’est au moment de traduire de façon cinématographique l’absurdité du matériel original. Cold in July est adapté d’un roman de l’auteur Joe R. Lansdale, qui a également écrit le livre qui a inspiré Bubba Ho-Tep, ce film mettant en vedette Bruce Campbell dans le rôle d’un Elvis vieillissant qui combat des morts-vivants aux côtés d’un JFK noir. Lansdale aime mélanger les tons et écrit avec beaucoup d’humour sur des sujets absolument sérieux. Il en résulte que Cold in July est un film constamment en quête d’identité, qui change de ton plus qu’une fois de manière assez radicale. À la limite, on dirait parfois regarder plusieurs courts épisodes mettant en vedette le personnage de Richard Dane ou un de ses acolytes, au lieu d’un film complet et cohérent. Cette inconsistance entraîne un sentiment de longueur au film, en plus de nous faire décrocher du récit de temps à autre.
Malgré tout, j’ai grandement apprécié l’aventure et je suis restée en haleine, souvent au bout de mon siège, jusqu’à la toute fin. Cold in July nous offre la perte d’innocence d’un homme douloureusement ordinaire à travers plusieurs détours, certains très drôles et d’autres absolument tragiques, aux couleurs de ce qui fut possiblement la meilleure décennie du cinéma.
Je suis prête à parier qu’un certain nombre des gens présents lors de la représentation de Faults ont acheté des billets dès qu’ils ont vu le nom de Mary Elizabeth Winstead dans le rôle principal. Winstead a incarné un personnage très important dans le monde geek il y a quelques années, celui de Ramona Flowers dans l’adaptation Scott Pilgrim vs. the World. Elle joue ici une jeune femme complètement différente mais tout aussi mémorable.
Ansel Roth est un loser. Spécialiste dans la « dé-programmation » des gens qui se sont fait embarqués dans des cultes et autre lavage du cerveau du genre, il était autrefois respecté. Ayant perdu son émission de télévision, sa femme, son argent et surtout sa dignité, il est contraint à faire des conférences minables dans des hôtels crades devant 10 personnes pour survivre. La chance semble pourtant vouloir lui sourire quand, à la fin d’une telle conférence, un couple âgé l’approche. Leur fille unique s’est fait entourloupée par un groupe qui s’appelle Faults et ils décident d’engager Ansel en espérant que son expertise leur ramènera leur Claire adorée.
Faults est un film qui, à l’image du culte fictif du même nom, manipule son public. Il débute en comédie (quoique plutôt noire) et nous entraîne dans une spirale de moments qui nous font douter de la première impression qu’on en avait eu. Les comédiens sont parfaits, surtout Winstead qui est franchement impressionnante tout au long de ce qui est essentiellement un huis clos pour la majorité du film. On voit la finale venir de loin mais le chemin pour s’y rendre est parsemé de surprises aussi choquantes que divertissantes. Quand on considère que c’est le tout premier long métrage du réalisateur Riley Stearns, on peut conclure que c’est une réussite.
Faults est présenté à nouveau le jeudi 24 juillet à 19:15 dans la salle J.A. De Sève.
Mamoru Oshii, le réalisateur de Ghost in the Shell a avoué au public de Fantasia hier qu’il n’avait vu son film qu’une seule fois depuis qu’il l’avait terminé et qu’il détestait revoir ses vieux films. C’est une affirmation qui semble complètement impossible pour les fans, puisque Ghost in the Shell n’est pas qu’un grand film d’animation, c’est également un des plus grands films de la science-fiction moderne. Alors que l’oeuvre, qui a plus en commun avec Blade Runner qu’avec Dragon Ball, célébrera l’an prochain son 20e anniversaire, la voir sur grand écran renforce le sentiment qu’elle est intemporelle et toujours incroyablement grandiose.
C’est devant une salle comble que Oshii a reçu un prix pour l’ensemble de sa carrière. Prix, on l’a souligné plusieurs fois, qu’on souhaite très précoce puisqu’on espère que le réalisateur ait encore plusieurs histoires à nous offrir. D’ailleurs, sa présence à Montréal ne tenait pas d’un hasard; il y a filmé une partie de son plus récent film et y travaillait sur la post-production. Le public de Fantasia a eu la chance de visionner en primeur la toute première-bande annonce du long-métrage, intitulé The Last Druid: Garm Wars, un autre suspense de science-fiction mais pas un film d’animation cette fois. Sans trop en dire, c’était visuellement à couper le souffle. Espérons le voir sur la programmation du festival bientôt!
Le créateur a été candide et très drôle tout au long de la période de questions et a semblé visiblement touché par l’ovation debout que nous lui avons offert. Un horaire chargé l’a forcé à quitter avant la projection mais son absence n’a pas amoindri le plaisir que la salle entière a éprouvé à redécouvrir (et découvrir, pour certains) l’univers de Ghost in the Shell. La copie présentée était magnifique et la salle était complètement silencieuse du début à la fin, rivée à l’écran, hypnotisée par la trame sonore. Une superbe façon de démarrer mon festival.
Voici enfin arrivé le temps que tous les fans de cinéma de genre attendent impatiemment: la programmation complète du Festival International de Film Fantasia, édition 2014 est bel et bien disponible sur le site officiel www.fantasiafest.com!
Le festival a été lancé ce matin par une conférence de presse animée par un Marc Lamothe visiblement excité qui brandissait l’énorme guide des films de plus de 400 pages dans une salle Hall qui « sent le char neuf ». C’est que l’université Concordia a investi énormément dans ce qui est la principale salle de représentation du festival; nouveaux bancs (tous nos derrières vous disent merci!), nouveau système de son, nouveaux micros pour les présentations et nouvel écran de projection et tout ça juste à temps pour la 18e édition de notre festival de films favori.
Nous l’avons souligné plus tôt cette semaine; Fantasia a pris la décision de faire encore plus de place au cinéma d’ici dans sa programmation et en profite pour renommer le Fantastique Week-End du Court Métrage québécois qui sera dorénavant le Fantastique Week-End du cinéma québécois. Ce sont 160 cour métrages et une dizaine de long métrages d’ici qui vous seront offerts, dont le très attendu 1987 de Ricardo Trogi en clôture du week-end.
Nous vous invitons à aller faire un tour sur le site officiel pour découvrir la liste complète et également vous procurer le guide officiel avec le DVD des bande-annonces dans certains HMV, Superclubs Vidéotron ainsi qu’à la Boîte Noire. Si vous êtes dans la région de Montréal, vous pouvez également vous les procurez ce soir lors de la présentation des bandes-annonces à 20h à la SAT.
Cliquez ci-bas pour voir quelques films qui ont piqué l’intérêt des Mystérieux Étonnants et… bon Fantasia!
Chaque année, le Festival International de films Fantasia consacre une fin de semaine entière au cinéma d’ici, baptisé le Fantastique Week-End du Cinéma Québécois. Le rendez-vous est donné à nouveau pour 2014 et le film de clôture du week-end a été dévoilé hier: il s’agit du film 1987 du réalisateur Ricardo Trogi.
1987 est la suite de l’excellent 1981, film autobiographique qui racontait avec beaucoup d’humour et de coeur l’enfance du réalisateur né d’une mère québécoise et d’un père italien. Cette fois-ci, Trogi nous transporte à l’été de ses 17 ans, durant lequel il tentait tant bien que mal de devenir « cool » en essayant de perdre sa virginité, de boire dans des bars et de s’acheter une voiture. Pour faire un peu d’argent rapidement, Ricardo va se tourner vers l’univers du crime organisé et ça risque de mal tourner. Ricardo Trogi et quelques comédiens seront présents lors de la représentation.
Question de mettre de l’avant le cinéma d’ici encore plus que par les années passées, Fantasia a créé un nouveau volet qui se nomme Genres du Pays et qui célèbre le riche héritage du cinéma québécois de genre. Les films dans cette section seront présentés à la Cinémathèque québécoise. Parmis ceux-ci, notons la comédie érotique Après-Ski de Roger Cardinal, le thriller Équinoxe d’Arthur Lamothe, le drame policier d’Yves SimoneauPouvoir Intime et le documentaire Montréal Interdit, du réalisateur Vincent Ciambrone qui explore les dessous étranges et insolites de la ville.
Le cinéma québécois déborde du volet Genres du Pays puisque le festival présentera également plusieurs longs-métrages faits ici dans leur programmation régulière, dont Dys- de Maude Michaud, ainsi que la version film des séries Les Jaunes de Rémi Fréchette et Projet-M d‘Éric Piccoli.
De nombreuses conférences seront à nouveau offertes et certaines attirent particulièrement notre attention: Le collectif Roadkill Superstar (dont fait partie notre Mystérieux Étonnant Yoann!) offrira un retour sur l’expérience incroyable du tournage de Turbo Kid, leur premier long-métrage mettant en vedette Michael Ironside et Laurence Leboeuf. Également, l’équipe de Projet-M ainsi que Jean-François Rivard, le cerveau derrière Série Noire, partageront leurs points de vue sur la création, la production et la distribution de séries de genre en webtélé.
On vous rappelle que la programmation entière du festival sera dévoilée demain, le 10 juillet, lors d’une conférence de presse à laquelle les Mystérieux Étonnants assisteront. Rendez-vous demain en après-midi pour plus de détails!
Le Festival International de Films Fantasia nous gâte cette année! La programmation du festival est habituellement un secret gardé des dieux jusqu’à la dernière minute mais, pour l’édition 2014, nous en sommes déjà à une deuxième vague de dévoilement.
Jeudi dernier, on a en effet appris que le film de clôture du festival le 5 août sera Welcome to New York, le film d’Abel Ferrara inspiré du scandale de Dominique Strauss-Kahn et mettant en vedette Gérard Depardieu. Le réalisateur sera d’ailleurs sur place pour présenter son oeuvre.
De plus, pour célébrer le 40e anniversaire du classique d’horreur moderne The Texas Chainsaw Massacre, Fantasia remettra un prix au réalisateur Tobe Hooper et présentera la nouvelle version 4k restaurée du film.
La liste complète de cette deuxième vague de films peut être vue sur le site de Sound on Sight (en anglais seulement) et inclut, entre autres, le plus récent chapitre de la série d’horreur japonaise Ju-On (Ju-On: The Beginning of the End), At the Devil’s Door du réalisateur de The Pact, Dancing Karate Kid (dans lequel un jeune danseur devient karateka malgré lui) et Fight Church, un documentaire sur les prêtres américains qui sont également champions de « Ultimate Fighting » à la UFC.
On vous rappelle que la programmation entière du Festival Fantasia sera dévoilée le jeudi 10 juillet et que les billets seront en vente dès le 15 juillet. Rendez-vous ici-même du 17 juillet au 5 août pour lire notre couverture de l’évènement!